Du pain sur la planche pour les parlementaires Plusieurs projets importants seront soumis prochainement à l'examen, entre autres la loi de finances 2017, le projet d'amendement de la loi relative à la retraite anticipée. Les députés reprendront bientôt le chemin de l'hémicycle. Après plus d'un mois de congé, les élus du peuple seront convoqués le même jour que les écoliers à la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire. Cette session qui s'étalera sur 10 mois marque l'application des dispositions de la nouvelle Constitution. Vu qu'elle intervient à sept mois des élections législatives d'avril 2017, cette session promet d'être houleuse. Plusieurs projets importants seront soumis prochainement à l'examen, entre autres la loi de finances 2017, le projet d'amendement de la loi relative à la retraite anticipée. Ces deux projets qui font l'objet de polémique, risquent de chauffer les esprits au sein de l'hémicycle. Les partis mettent déjà en garde le gouvernement contre d'éventuelles mesures qui risquent d'embraser le front social dès la rentrée. D'ailleurs, le Parti des travailleurs s'est manifesté d'avance en appelant le gouvernement à épargner le citoyen de nouvelles augmentations qui vont mettre les ménages à rude épreuve. Les dernières augmentations apportées par la loi de finances 2016ss ont sérieusement fragilisé le pouvoir d'achat. Pour éviter une abstention forte lors des prochaines élections, les députés vont défendre bec et ongles le citoyen en rejetant toute augmentation dans la loi de finances 2017. Le projet amendant la retraite anticipée promet également un véritable casse-tête chinois. Les élus du peuple seront interpellés par les syndicats et les organisations de la société civile pour s'opposer à la décision du gouvernement. Depuis l'annonce de la suppression de la retraite anticipée, le front social est en ébullition constante. 16 syndicats autonomes menacent de paralyser tous les secteurs d'activités début septembre si le gouvernement ne renonce pas à sa décision. Ce qui démontre que les députés seront mis dans l'embarras. Face à une majorité qui cautionne à tout prix la démarche du gouvernement, les députés n'auront pas le pouvoir de dissuasion. A l'instar des deux projets, d'autres textes qui seront la source de confrontation, seront également au menu de cette session. L'adaptation de l'arsenal juridique à la nouvelle Constitution fera l'objet de tout un chantier qui sera amorcé en septembre. Les députés auront donc pour mission d'examiner des projets de lois qui concernent les partis politiques, en premier lieu et les associations. Ces projets vont constituer sans doute un terrain de confrontation entre les partis de la coalition et ceux de l'opposition. Après l'adoption en urgence des projets de lois portant sur le Code électoral, la commission de surveillance des élections et le règlement régissant les relations entre le Parlement et le gouvernement sans le moindre amendement durant la session précédente, l'opposition promet de faire une démonstration de force pour défendre ses revendications. Irritée par l'attitude du pouvoir qui n'a pas tenu ses engagements, en lui assurant plus d'ouverture démocratique, l'opposition va certainement faire son possible pour arracher plus de droits dans le projet de loi régissant les partis. Ce sera donc de bonne guerre entre les partis siégeant au sein de l'APN. Malgré l'adoption du Code électoral et la loi sur la commission indépendante de surveillance des élections, l'opposition ne décolère pas. Celle-ci considère que l'adoption de ces projets de lois dans leur mouture initiale est un coup dur pour elle. Plusieurs partis politiques appellent à la suppression du nouveau Code électoral. Ils ont même adressé des correspondances au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'interpeller sur cette question. La nouvelle loi électorale risque, faut-il le souligner, de condamner la majorité des partis politiques, puisqu'elle exigera désormais d'eux qu'ils puissent justifier d'un score minimal de 4% de voix, lors des élections législatives et locales pour pouvoir se présenter à de nouvelles élections. Ce qui est qualifié par l'opposition de dispositions «suicidaires». Avec le maintien des articles 73 et 94 du Code électoral, l'opposition estime que seuls les partis du pouvoir, tels que le Rassemblement national démocratique (RND) et le FLN, pourront rester sur la scène politique. Les autres risquent de disparaître avec l'impossibilité d'atteindre le quorum de 4%. Par ailleurs et en prévision des législatives, les députés seront également sur un autre front, à savoir mener leur propre campagne sur le terrain pour assurer un autre mandat.