Zouaoui Benamadi, le président de l'Arav L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a invité tous les professionnels «à éviter le style sensationnel, les interviews et autres entretiens incitateurs pouvant porter atteinte aux libertés individuelles». L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), a appelé les chaînes de télévision à la retenue dans le traitement de l'information liée à l'enlèvement et au kidnapping d'enfants. L'Arav a invité ces derniers à observer une rigueur toujours plus grande dans le traitement de ces informations de très haute sensibilité humaine en évitant le sensationnel dans l'évocation de ce genre de questions, avec plus de professionnalisme. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel, a appelé, hier dans un communiqué rendu public, les médias à «se conformer aux règles d'éthique de la profession et à respecter les constantes fondamentales de la société dans le traitement de la question d' enlèvement ou de disparition d'enfants», soulignant certains dépassements qui, parfois, génèrent des «dérapages». On se rappelle comment a été traitée l'affaire de la fillette Nihal. Des médias sans foi ni loi, en quête d'audience, diffusent des informations ni vérifiées ni recoupées qui n'ont comme effet que d'amplifier le chagrin d'une famille déjà au bord du drame. Selon l'Arav, les médias audiovisuels sont appelés à démontrer plus de rigueur et de faire valoir la raison et la responsabilité avant toute diffusion d'image d'enfant enlevé et/ou disparu, et de s'éloigner du sensationnel, de l'émotionnel dans le traitement de ce genre d'informations, en se référant seulement au communiqué du procureur de la République. Un document sous forme d'invitation, mais qui véhicule un message rappelant à l'ordre certains médias audiovisuels à la recherche d'audience en recourant au style sensationnel dans le traitement des sujets liés au kidnapping et au rapt d'enfants. Elle invite ces derniers à s'éloigner de tout ce qui est de nature à perturber le cours de l'enquête et de la recherche, et à relever le caractère spécifique de la couverture médiatique de ce genre d'événements: «L'Autorité invite tous les professionnels à éviter le style sensationnel, les interviews et autres entretiens incitateurs pouvant porter atteinte aux libertés individuelles.» La course pour les scoops dans laquelle les chaînes de télévision sont lancées, a eu des retombées néfastes, ce qui d'une part a fait réagir l'Autorité de régulation qui a rappelé à ces dernières les lignes rouges à ne pas franchir lorsqu'il s'agit de préserver la vie privée des familles, en particulier celles des victimes. Les images des enfants portés disparus ont été largement diffusées dans les médias audiovisuels accompagnées de rumeurs, sans respecter la douleur de ces familles endeuillées et ce sans prendre en considération l'impact d'une telle action sur la vie de ces dernières. Une situation qui fait réagir l'Autorité de régulation de l'audiovisuel pour mettre de l'ordre dans ce secteur et de rappeler les règles de la profession aux professionnels de l'audiovisuel. Par ailleurs, l'Autorité dénonce «avec force» ces phénomènes abjects et contraires aux valeurs humaines et civilisationnelles de la société, appelant tous les professionnels à concentrer leurs efforts sur l'application de l'instruction du Premier ministre liée au Plan national d'alerte d'enlèvement ou de disparition d'enfants afin de contribuer à sauver rapidement un enfant dont la vie est en péril. Pour cela, l'Arav a appelé au «respect des valeurs et des règles professionnelles qui obligent à remettre les événements dans un contexte informatif».C'est la deuxième fois que cette organisation monte au créneau pour mettre le holà sur le traitement médiatique réservé à ces affaires d'enlèvement d'enfants. Il était vraiment temps, au vu des dégâts que provoquent ces manquements à l'éthique et à la déontologie. Enfin et pour ce qui est de ce phénomène nouveau, l'Arav condamne «fermement» ces actes «inqualifiables» qui vont à «l'encontre des valeurs humaines et civilisationnelles de notre société» et invite tous les professionnels du secteur à donner «tout son sens» et sa «vigueur» à l'instruction du Premier ministre relative au plan d'«alerte rapt/disparition d'enfants» de façon à «mieux» contribuer à sauver la vie de l'enfant en danger», lit-on dans le communiqué.