Sellal rassure et affirme que le gouvernement maîtrise la situation Les réserves de changes algériennes ne baisseront pas sous le seuil des 100 milliards de dollars jusqu'à 2019. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a saisi l'occasion de sa visite dans la wilaya de Saïda pour distiller des messages positifs sur la situation financière et économique du pays, apportant ainsi des démentis à ceux qui prévoyaient une faillite financière et un désastre social. Pour ce faire, il a révélé certains éléments reflétant plutôt la bonne santé de l'économie nationale. Il a souligné, dans ce cadre, que «ces bons résultats ont été obtenus grâce aux mesures de rationalisation de la dépense, de maîtrise du commerce extérieur, de réduction des importations, avec la poursuite des efforts de l'Etat dans le domaine social et les secteurs névralgiques». Ainsi, contrairement au tableau sombre dressé par des experts en économie, les rapports de la Banque mondiale et les prévisions du FMI, Sellal rassure et affirme que le gouvernement maîtrise la situation malgré la chute drastique de la fiscalité pétrolière sous l'effet de la dégringolade du prix du baril depuis juin 2014. «Certes on subit le choc du recul du prix du baril, mais nous sommes toujours debout car les investissements dans le secteur de l'agriculture et de l'industrie, où l'Algérie dispose d'énormes potentialités, sont de plus en plus importants», a-t-il déclaré à la presse en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Saïda. Preuve en est, argumente-t-il: «Le PIB de l'Algérie qui s'établit à 16.700 milliards de dinars en 2015, poursuivra sa croissance pour atteindre 22.000 milliards de dinars en 2019 car il y a un renforcement de la production nationale, notamment dans le secteur industriel», fait-il savoir. Il a observé que «malgré l'effondrement du marché pétrolier et la réduction de moitié du volume de la fiscalité pétrolière, l'Algérie résiste et continue d'améliorer ses performances économiques». «L'Algérie va bien, les choses sont stables et il faudra faire des efforts supplémentaires, notamment dans le domaine agricole afin d'exporter davantage», a-t-il poursuivi, en notant la constante augmentation des crédits à l'économie et la création d'entreprises». «Au 1er semestre 2016, le nombre d'entreprises a sensiblement augmenté et même le chômage a diminué», a-t-il indiqué. «Le gouvernement est résolument engagé à soutenir les investisseurs», a-t-il également souligné. Il a réitéré le fait que «certains croient que l'économie algérienne connaîtra des difficultés durant les prochaines années, mais nous avons étudié la situation et jusqu'à 2019, les réserves de changes algériennes ne baisseront pas sous le seuil des 100 milliards de dollars», a-t-il assuré. M.Sellal a ajouté que les réserves de changes «sont bonnes» et l'inflation «stable», se situant entre 4 et 5%, mais que «le plus important est que le taux de croissance demeure positif, précisant que celui-ci est de 3,5% en 2016 et atteindra 3,9% en 2017». A titre de rappel, la Banque mondiale a publié fin juillet 2016 un rapport alarmant sur l'économie algérienne. La Banque mondiale (BM) a prévu dans un rapport global pour la région Mena de fin juillet 2016, des réserves de change courant 2018 de 60 milliards de dollars pour l'Algérie. Le 8 août 2016, le quotidien The Independent a eu une vision alarmiste déclarant que «l'Algérie risque la faillite dans moins de cinq ans». Le 9 août 2016, le FMI conseille au gouvernement d'accélérer les réformes de structures comme condition d'une économie diversifiée, ne devant pas compter sur un retour d'un cours du baril à plus de 70 dollars, faute de quoi le pays vers 2020 devrait connaître des tensions économiques et sociales. De nombreux experts algériens indépendants estiment que «l'Algérie sera appelée à vivre le vrai choc financier et économique en 2018, avec des réserves de changes qui se situeront à 60 milliards de dollars». Tout en plaidant pour une solidarité, Sellal a estimé que «certaines revendications, notamment celle liée à la retraite anticipée nécessitent un ajournement». Il a ajouté que «de nos jours, la concurrence économique est parfois plus rude et féroce que les guerres», relevant que «capter les investissements et réaliser des partenariats n'est pas du tout chose aisée». Pour M.Sellal, réussir «notre mue économique est vital car, a-t-il soutenu, même si les cours des matières premières augmentent, ils ne couvriront pas nos besoins futurs de développement». Il a indiqué qu'à travers le nouveau modèle de croissance, l'objectif du gouvernement est de préserver les acquis sociaux en menant des réformes visant l'efficience de notre dispositif économique et social dans l'administration publique et dans l'entreprise. Selon des experts économiques, avec la diminution des réserves de changes, la Banque d'Algérie sera contrainte de continuer à dévaluer le dinar pour couvrir artificiellement le déficit budgétaire.