La situation est vraiment préoccupante 120 mètres, seulement, séparent les forces de défense sahraouies des forces d'occupation marocaines. Qui ouvrira le feu le premier? La question est d'actualité. 120 mètres, seulement, séparent les forces de défense sahraouies des forces d'occupation marocaines. La situation est explosive. L'ONU s'alarme. «Les Nations unies s'inquiètent de la situation qui prévaut dans la région d'Alguergarat, dans le sud du Sahara occidental occupé, où des unités de l'armée d'occupation marocaines font face, à une distance de 120 mètres, des positions du Front Polisario, au risque d'un affrontement», indique un communiqué de l'Organisation des Nations unies. Les deux camps «ont maintenu leurs positions à environ 120 mètres l'un de l'autre malgré les efforts de médiation de la Minurso», a précisé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Les Nations unies redoutent «une reprise des hostilités, avec un risque d'implications régionales», a-t-il ajouté, préoccupé. Le Sahara occidental est sur une poudrière. Comment désamorcer la bombe? Surtout que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui est aussi chargée du maintien du cessez-le-feu n'a pas encore été rétabli dans ses fonctions depuis que sa composante civile et politique a été expulsée sur décision du souverain marocain. «La Mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui a fait l'objet de mesures de rétorsion de la part du Maroc n'a pas encore atteint la fonctionnalité complète, a déclaré mercredi dernier à New York, le porte-parole du chef de l'ONU, Stephane Dujarric à l'occasion de son point de presse quotidien. Une situation qui arrange le Maroc qui n'a pas l'intention de faire machine arrière. Il ne reste donc plus que la diplomatie sahraouie pour tenter de circonscrire l'incendie. Le gouvernement sahraoui a exigé l'instauration «des mesures nécessaires en cohérence avec les exigences de l'accord du cessez-le feu signé le 6 septembre 1991 entre les parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc», tout en condamnant «la violation flagrante marocaine des termes de l'accord dans la zone d'Alguergarat, au sud du Sahara occidental» dans un communiqué publié mardi dernier à l'occasion du 25ème anniversaire de la signature du cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc. «Le peuple sahraoui et son seul représentant légitime, le Front Polisario, ne peuvent pas garder le silence devant l'escalade et la provocation marocaine», a ajouté le même canal d'information. Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies a de son côté rencontré le président du Conseil de sécurité mercredi à New York, avec lequel il a évoqué la situation dans la zone d'Alguergarat, située dans le secteur de la 1ère Région militaire sahraouie. Qualifiée de «défi aux termes du cessez-le-feu convenus par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, avec les Nations unies» par le diplomate sahraoui. Lors de cette entrevue, Ahmed Boukhari a transmis à Van Boheman la position prise par le Front Polisario pour relever ce défi qui «met en péril la perspective d'une solution pacifique au conflit et implique une menace directe à la stabilité et à la sécurité dans la région», tout en réitérant l'appel sur «l'urgente nécessité pour le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités pour éviter que la situation créée unilatéralement par le Maroc ne débouche sur un scénario de conflit ouvert aux conséquences imprévisibles». L'option de la solution politique a été de tout temps privilégiée par le Front Polisario qui n'a pas non plus exclu de faire parler la poudre si les provocations marocaines ne cessent pas. Le Front Polisario ne compte pas croiser les bras devant une telle menace. Le président sahraoui Brahim Ghali a insisté sur l'«importance de promouvoir les capacités et les préparations de l'Alps (l'Armée de libération du peuple sahraoui, Ndlr) en tant que force principale capable de garantir la victoire et faire face aux défis et dangers que représentent l'escalade et ses violations de cessez-le-feu signé entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc qui continue à inonder la région par la drogue, étant la source de financement des groupes terroristes et du crime». Un pas supplémentaire dans l'escalade a été franchi. C'est désormais le face-à-face...