Le ministère est décidé à mettre ses menaces de sanction à exécution. La journée de protestation et de boycottage des conseils de classe lancée récemment par le Cnapest, n'a pas eu l'écho escompté au niveau de la capitale. Sur 112 établissements que compte Alger, seulement 37 ont été touchés par le mouvement de protestation, selon le ministère de l'Education. Les enseignants qui ont suivi le mot d'ordre de leur syndicat bravent ainsi les menaces de sanctions administratives brandies par le ministre de l'Education. «Tant que la tutelle ne répond pas à nos exigences nous sommes déterminés à suivre notre syndicat même s'il nous demande de renouveler cette journée de protestation», déclare une enseignante gréviste rencontrée devant un lycée à El Harrach. Ce témoignage a été largement appuyé par d'autres déclarations recueillies au cours de notre tournée. Les professeurs qui ont répondu au mot d'ordre de grève lancé par le syndicat défendent ce principe comme une mesure incontournable pour se faire entendre. «Toutes les tentatives de dialogue et de négociations entamées depuis plus de deux années avec les pouvoirs publics pour obtenir nos droits légitimes légalement formulés, n'ont abouti à aucune solution», soutient un professeur qui ajoute que la plupart de ses confrères sont décidés à aller jusqu'au bout de leur action pour faire valoir leur revendication. Toutefois, le communiqué du ministère de l'Education a eu l'effet escompté dans quelques lycées, ces derniers n'ayant pas répondu à l'appel lancé par le Cnapest. Pour justifier leur refus de suivre le syndicat, ces enseignants qui sont tout de même nombreux, déclarent qu'ils n'ont pas été informés de cette grève et estiment que la programmation de cette journée de protestation coïncide avec la période des examens, ce qui pose problème. «Nous sommes loin d'être convaincus que cette action de grève mettra définitivement un terme au conflit existant déjà depuis 2003. La tutelle a promis de prendre en charge notre situation», soutiennent quelques professeurs de lycées du centre-ville. Il faut savoir que le département de Benbouzid ne s'est pas contenté d'ester les membres du syndicat en justice pour annuler cette grève, mais il a également menacé les enseignants qui observeront un arrêt de travail de leur ôter une journée de salaire. Ainsi le ministère se réserve le droit «d'appliquer les dispositions prévues par la loi pour ceux qui n'ont pas respecté cette décision de justice. Outre la retenue d'une journée sur le salaire, les grévistes ne bénéficieront pas, ce trimestre, de la prime de rendement», déclare un cadre au ministère qui ajoute par ailleurs que les initiateurs de cette grève seront sévèrement pénalisés.