Le Cnapest propose au département de Benbouzid le calcul de la prime de rendement sur la base du nouveau salaire de base des enseignants. Un suivi massif de la grève nationale de deux jours, décrétée par le Conseil autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a été enregistré dans différentes wilayas du pays. «Le taux national a atteint 83%», a annoncé, hier, à L'Expression, Nouar Laârbi, coordinateur national de ce syndicat. Il a avancé quelques chiffres relatifs au suivi de la grève. A Tipaza, 21 lycées sur 23 ont suivi le mouvement alors qu'à Chlef, 30 sur 42 lycées ont débrayé avec un taux de 78%. A Batna, Tizi Ouzou, Sidi Bel Abbès, Skikda, Annaba et Jijel, les taux sont respectivement de 79%, 93%, 35%, 70%, plus de 80% et 60%. «Nous sommes satisfaits de ce suivi massif de notre mouvement qui confirme l'existence d'un syndicat représentatif de la corporation», a soutenu le coordinateur du Cnapest. Toutefois, le débrayage a été timidement suivi à Alger pour la première journée. Une tournée effectuée, hier, dans certains établissements de la capitale confirme ce constat. Le mouvement n'a, semble-t-il, pas eu l'écho escompté. Au niveau des lycées Aïcha (Hussein Dey), Hassiba-Ben Bouali (Kouba), El Idrissi (1er Mai), l'Emir Abdelkader (Bab El Oued), et celui de Omar Racim (Alger), les enseignants n'ont pas répondu à l'appel de leur syndicat. Les établissements du secondaire ont fonctionné et les cours ont été normalement dispensés aux élèves. A 10h du matin, tous les lycéens étaient dans les classes. Aucun signe de protestation n'a été constaté. Toutefois, au lycées des Frères Hamia de Kouba, les enseignants affiliés au Cnapest ont favorablement répondu au mot d'ordre lancé. Le coordinateur du Cnapest au niveau de cet établissement a indiqué qu'une minorité composée d'enseignants contractuels, dispense les cours. «Plus de 90% des enseignants ont débrayé», a-t-il affirmé ajoutant que la plupart de ses confrères sont décidés à aller jusqu'au bout de leur action pour faire valoir leur revendication. «C'est un combat qui dure depuis longtemps», a-t-il souligné. Notre interlocuteur s'est exprimé sur la dernière réunion tenue par les membres du bureau national du Cnapest avec le ministre de l'Education nationale: «Nous ne savons rien du statut particulier et de la mouture finale du document», proteste-t-il. Nouar Laârbi a reconnu le faible taux de suivi au niveau de la capitale en indiquant néanmoins que Alger-Est et Ouest ont enregistré plus de 50% de taux de suivi. Le taux, ajoute-t-il, ne dépasse pas les 30% pour Alger-Centre. «Le Cnapest n'a pas encore installé le conseil de wilaya pour faciliter les contacts entre les délégués pour une meilleure circulation de l'information», justifie Nouar Laârbi. Il interpelle, par ailleurs, le ministre Boubekeur Benbouzid afin qu'il prenne une mesure «d'urgence pour éviter que la situation ne se complique davantage». Il propose ainsi au département de Benbouzid le calcul de la prime de rendement qui varie entre 0 et 40%, sur la base du nouveau salaire de base des enseignants, estimé à 26.000 DA. Cependant, il y a lieu de signaler au passage, le silence total du département de Benbouzid quant au taux de suivi de la grève. Une grève décriée par l'Association des parents d'élèves qui voit l'avenir de leurs enfants menacé si aucune solution n'est trouvée dans les plus brefs délais d'autant que le spectre de l'année passée est encore en mémoire. Le taux de suivi a atteint à Béjaïa les 70% tandis qu'au chefs-lieux de la wilaya, le taux était estimé à plus de 80%. A rappeler qu'une réunion s'est déroulée, dimanche dernier, entre les membres du Cnapest et le ministre Boubakeur Benbouzid. «Elle n'a pas été à la hauteur des attentes des enseignants du secondaire», avait commenté Nouar Lârbi à l'issue de cette rencontre. Sur les trois points principaux soulevés lors de cette rencontre, un seul a été retenu. Il s'agit de l'engagement du ministère de l'Education nationale à résoudre le conflit persistant entre les représentants du Cnapest (40 au total) et les directions de l'éducation des wilayas de Mostaganem et de Constantine. S'agissant des deux autres points sur lesquels les discussions entre la tutelle et le Cnapest ont buté, ils concernent le statut particulier et les régimes indemnitaires. «La réponse du représentant du ministère de l'Education nationale ne nous a pas satisfaits», avait déclaré le coordinateur national du Cnapest. Raison pour laquelle cette organisation a maintenu son mouvement. Notons que le CLA a rejoint aussi le mouvement.