L'Etat ne reste pas insensible à ce pan du monde de l'automobile et ébauche des mesures qui visent à réguler le commerce des voitures d'occasion. Faute de neuf, les Algériens se rabattent sur le marché automobile de l'occasion. Un créneau qui connaît, désormais, ses meilleurs jours. D'ailleurs, ce dernier enregistre un nombre record de transactions depuis que les concessions ont amorcé leur descente aux enfers à la faveur de la décrue des importations, induite par les décisions gouvernementales qui visent à réduire la facture des importations. La montée en flèche des prix des véhicules dans les concessions a déteint sur le marché de l'occasion. Les voitures anciennes, sinon récentes, se font de plus en plus courtiser par les petites bourses. Khaled, qui possède une berline française, donne un aperçu du malaise que vivent les citoyens à la faveur de cette situation inédite. «Je roule avec un véhicule français que je possède depuis quelques années. Je ne songe même pas à la vendre car je n'aurai par la suite aucune alternative pour m'équiper d'une voiture neuve de même segment», a-t-il dit. En fait cette déclaration résume l'on ne peut mieux l'impasse dans laquelle se retrouvent les consommateurs nationaux en matière d'achat de nouvelles voitures. Les acteurs du marché qu'ils soient grands ou petits, et même les plus hautes autorités lorgnent ce segment de marché. Les observateurs évoquent même l'avènement de l'argus automobile en Algérie. En effet, à la veille de cet été, notre confrère Le mensuel de l'automobile et site Web www.mensuelautomobile.com a élaboré une grille de cotation des véhicules d'occasion, un vrai argus algérien de l'automobile qui permettra aux uns et aux autres de calculer la cote de leurs voitures en fonction de paramètres précis. Mourad Saâdi, patron de la publication Le mensuel de l'automobile et qui est derrière la publication de ce canevas de référence inédit, évoque des années de maturation du projet. Ce dernier voit enfin le jour dans un contexte de marché particulier, notamment une forte récession du marché du neuf. «C'est dans ce contexte difficile que nous lançons cette grille de cotation, considérant qu'elle est plus que jamais nécessaire pour l'ensemble des opérateurs économiques exerçant dans le domaine automobile», indique Mourad Saâdi. A en croire ce dernier, cette grille de cotation ouvre de nouveaux horizons, en particulier pour les concessionnaires qui auront l'opportunité de s'investir dans le créneau de la reprise (...) une activité qui permettra à terme, de réguler le marché de l'occasion et autorisera la création de nouveaux emplois, et de nouvelles opportunités de développement. L'Etat ne reste pas insensible à ce pan du monde de l'automobile et ébauche des mesures qui visent à réguler le commerce des voitures d'occasion. L'on cite l'interdiction à la vente des véhicules ayant subi un sinistre. La flambée qui s'empare présentement des prix des véhicules, interpellent aussi les assureurs. Ces derniers envisagent sérieusement l'alternative qu'offre le marché de l'occasion. L'assureur AXA Algérie, par exemple entend résolument investir cet important segment qui voit chaque année un extraordinaire volume d'échanges. Le CEO d'AXA Algérie M.Adlene Mecellem ne s'en cache d'ailleurs pas et fait part de cette sérieuse option. Selon M.Mecellem, le business de l'assurance automobile occupe près de 30% de l'activité de la société dont 60% tirés de la vente des contrats et services destinés aux acquéreurs de véhicules neufs. «Nous travaillons aujourd'hui sur de nouvelles offres destinées au secteur de l'occasion, nous voulons inverser la tendance et combler le manque à gagner à cause de la crise qui touche de plein fouet le marché de l'automobile», dira-t-il.