Une petite citadine peut facilement atteindre la barre des deux millions de dinars. Du jamais-vu D'aucuns justifient que ces seuils intolérables ont été franchis du fait d'un dinar national moribond et dont la valeur est au plus bas face au dollar, au yen ou à l'euro. Le business automobile est en net recul en Algérie. Cette chute brutale qui frappe le marché du neuf est directement induite par la politique des quotas instaurée par les pouvoirs publics dans le but de réduire sensiblement la facture des importations. Concessionnaires et consommateurs vivent plutôt mal cette situation. Les premiers invoquent un manque cruel de disponibilité, du fait de la réduction drastique des importations, alors que les second redoublent d'imagination pour acquérir un nouveau modèle. Ce retournement de manivelle inédit se traduit par une flambée inédite des prix des voitures. Il suffit de se rendre à un showroom pour se rendre compte que les tarifs des quatre roues ont atteint des sommets vertigineux. Une petite citadine peut, désormais, facilement atteindre les 1.500.000, 00 DA, voire dépasser la barre des deux millions de dinars. Du jamais-vu. D'aucuns justifient que ces seuils intolérables ont été franchis du fait d'un dinar national moribond et dont la valeur est au plus bas face au dollar, au yen ou à l'euro. Certains patrons de concessions ont beau dire avoir négocié leurs produits bien avant «la crise» les quelques carrosses qui embellissent leurs devantures demeurent hors de prix. Dans tous les cas, «l'Algérien aime rouler», disent les observateurs et les professionnels les plus optimistes qui croient encore à une relance de leurs activités. Selon eux, conduire une berline n'est pas un luxe, mais une nécessité de tous les jours pour le commun des citoyens. Il s'avère que cette thèse est confirmée par la réalité de tous les jours, puisque nos compatriotes s'échinent à contourner les écueils et s'avèrent être de supercombinards lorsqu'il s'agit de s'équiper de cet extraordinaire moyen de locomotion qu'est la voiture. Peugeot Algérie a lancé «La griffe» Dans l'actuel maquis des transactions, trois profils se dessinent. L'on a d'abord ceux qui gardent les pieds sur terre et qui estiment qu'il faut savoir raison garder et ne pas s'aventurer dans de hasardeuses tentatives d'achats. «Ce n'est pas le moment d'acheter» révèle Amine, un passionné, mais surtout un professionnel des médias qui anime le site Internet autoalgerie.com. Selon ce confrère la tendance est à la préservation de l'acquis. En ce sens qu'il ne faut point vendre pour ensuite se retrouver devant une nouvelle problématique: «Quoi acheter?». Son attitude résume l'on ne peut mieux le dilemme de tout un chacun: pourquoi brader son bien pour ensuite se ruiner dans l'achat d'un produit de segment inférieur? Une autre approche nous est esquissée par une catégorie de visionnaires qui jugent que le monde automobile amorce un nouveau virage, notamment celui qui débouche sur le créneau de l'occasion. Cette assertion est défendue par Mourad Sadi, un confrère également qui dirige la revue spécialisée Le mensuel de l'automobile. A l'en croire, l'on se dirige vers la norme universelle puisque en Europe, particulièrement en France, le fameux Argus est l'étalon qui permet de calculer la cote du véhicule usagé, et établit une sorte de coût de référence connu et reconnu par les particuliers et les professionnels. Cette thèse recommande de s'armer de patience et d'attendre le déclic qui donnera le «la» à cette nouvelle pratique. Rappelons ici qu'au dernier Salon international de l'automobile d'Alger, Peugeot Algérie a lancé «La griffe» une sorte d'occasion du lion, mieux: une offre d'aide à la revente des véhicules d'occasion via cette formule. Grâce à cette dernière, chaque client qui souhaite revendre son véhicule d'occasion à un particulier (véhicule de moins de 6 ans d'âge et moins de 150 000 kilomètres), pourra se rendre dans le réseau Peugeot. Son agent effectuera alors un diagnostic gratuit de son véhicule, afin de le tranquilliser lors de la transaction avec le particulier qui se portera acquéreur de sa Peugeot. Si son véhicule satisfait aux 50 points de contrôle réalisés par son agent, le propriétaire pourra faire l'acquisition d'une garantie et d'une assistance de six mois pour son véhicule, ainsi que d'un «Welcome pack» promotionnel Peugeot, dont bénéficiera le futur propriétaire du véhicule. Il obtiendra finalement pour son véhicule la certification Peugeot, soit «La Griffe». Cette griffe pourra être apposée sur son véhicule, ou directement sur son annonce Internet à travers un partenariat avec le site de ventes en ligne algérien Ouedkniss. Pour le vendeur «La Griffe» différenciera sa Peugeot des autres véhicules au milieu de la multitude d'annonces. 50 points de contrôle Pour l'acheteur, cette Griffe lui permettra d'effectuer un achat en toute sérénité, en identifiant immédiatement que le véhicule proposé est certifié par le réseau Peugeot et qu'il bénéficie d'une garantie. «La Griffe» vient d'être proposée par le réseau de Peugeot Algérie; l'on estime qu'il s'agit là d'un test auquel procède la marque et qui lui permettra le cas échéant d'investir résolument le créneau de l'occasion. Gageons que le marché se dirige vers l'occasion et les citoyens en quête d'un véhicule usagé pourront enfin voir clair dans le maquis de l'occasion, un marché jusque-là régenté par une faune de revendeurs et sans garde-fous. L'Argus algérien est en fait né. Ce moyen est capable d'orienter vendeurs et acheteurs dans leurs transactions. Notre confrère Le mensuel de l'automobile et site webwww.mensuelautomobile.com vient, en effet, de mettre au point une grille de cotation des véhicules d'occasion, un vrai Argus algérien de l'automobile qui permettra aux uns et aux autres de calculer la cote de leurs voitures en fonction de paramètres précis. Le marché de l'occasion est plus important que celui du neuf dans notre pays. Il constitue une masse de plus de un million d'unités qui changent de main annuellement. C'est dire que le gros du business est bien là. Cette vérité n'échappe pas aux professionnels ni même au citoyen lambda qui espère intérieurement voir le retour du légendaire «moins de trois ans». Ce «fol» espoir prend parfois les contours de la rumeur, à telle enseigne que les députés ont eu à monter au créneau pour tordre le cou à toute proposition du retour de l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans. «L'Algérie ne sera jamais une poubelle pour ce genre de véhicules», ont-ils martelé. Ce veto aura fait le lit à l'explosion du marché du neuf, et ce à l'orée des année 2000. Citons enfin ceux qui collent au réel, à l'immédiat et qui estiment qu'il s'agit de composer avec les nouvelles données et conditions. L'on retrouve dans cette catégorie aussi bien ceux qui aspirent à un véhicule d'entrée de gamme que ceux qui roulent carrosse. Pour les moins nantis la solution est toute faite puisqu'il suffit d'opter pour le modèle made in Algérie, plus précisément à Oued Tlélat, à Oran. Cette solution n'est toutefois pas la panacée infaillible. Les plus nantis, c'est-à-dire les aspirants aux premium ne semblent pas souffrir outre mesure de ce creux en approvisionnement. L'on estime même que le marché du luxe a toujours su garder la tête hors de l'eau. Ça roule toujours pour eux.