Des tirs ont été échangés hier au-dessus de la ligne de démarcation entre l'Inde et le Pakistan au Cachemire, deux jours après une attaque meurtrière contre une base militaire indienne dans cette région himalayenne disputée. Le colonel Rajesh Kalia, porte-parole de l'armée indienne, a confirmé une «violation du cessez-le-feu» le long de la ligne de contrôle (LoC), frontière de facto entre les deux puissances nucléaire, dans le secteur d'Uri au Cachemire. C'est dans cette même zone que des rebelles ont attaqué une base militaire indienne aux premières heures dimanche, tuant 18 soldats, la plus lourde attaque dans la région depuis près de 15 ans. «Il y a des tirs d'armes de petit calibre dans le secteur», a précisé un responsable de la police sous couvert d'anonymat. Les violations occasionnelles du cessez-le-feu de 2003 ne sont pas rares dans cette région revendiquée par l'Inde et le Pakistan depuis la partition de 1947. C'est cependant le premier incident de ce type depuis un regain de tensions dans la vallée du Cachemire qui dure depuis deux mois. La mort d'un charismatique chef rebelle début juillet a mis le feu aux poudres et replongé le Cachemire indien dans l'un de ses pires épisodes de violences depuis la décennie noire des années 1990. L'armée indienne a attribué la responsabilité de l'attaque de ce week-end au groupe jihadiste Jaish-e-Mohammad, basé au Pakistan voisin. Ce groupe avait déjà été montré du doigt pour une attaque similaire sur une base aérienne en janvier dernier au Pendjab (nord-ouest de l'Inde), qui avait fait sept morts.