Le ministre indien de l'Intérieur, Rajnath Singh, a accusé le Pakistan d'être un «Etat terroriste» et a mis en cause le «soutien continu et direct du Pakistan au terrorisme et à des groupes terroristes». Dix-sept soldats indiens ont été tués hier par des rebelles, lourdement armés, dans un raid commis avant l'aube contre une base militaire au Cachemire indien. C'est la pire attaque du genre depuis au moins dix ans dans cette région himalayenne disputée. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a condamné sur twitter une «lâche attaque terroriste», promettant de punir ses auteurs. Personne n'a revendiqué ce raid, mais l'Inde accuse régulièrement des rebelles basés au Pakistan de franchir la Ligne de contrôle (LOC) qui sépare les deux pays pour cibler ses forces. Le ministre indien de l'Intérieur, Rajnath Singh, a accusé le Pakistan d'être un «Etat terroriste» et a mis en cause le «soutien continu et direct du Pakistan au terrorisme et à des groupes terroristes». Le général indien Ranbir Singh, en charge des opérations militaires, a nommément accusé le groupe islamiste armé basé au Pakistan Jaish e-Mohammad, indiquant qu'il avait fait déjà état de «sérieuses préoccupations» à ce sujet à son homologue pakistanais. «Les terroristes tués étaient tous étrangers et, selon les premières informations, ils faisaient partie de Jaish e-Mohammad, a indiqué le général Singh à des journalistes. L'Inde a accusé le même groupe d'être responsable de l'attaque d'une base aérienne indienne qui avait fait sept morts dans le Pendjab (nord-est de l'Inde) en janvier dernier. Les assaillants armés de fusils automatiques et de grenades ont réussi à s'infiltrer bien avant l'aube dans une base de l'infanterie indienne située à Uri, où sont déployés des centaines de militaires indiens. Puis, ils ont ouvert le feu, selon un responsable militaire. Quatre rebelles ont également été tués pendant les affrontements, au cours desquels des tentes abritant les soldats se sont enflammées, a dit l'armée dans un communiqué. Les heurts ont fait «un grand nombre de victimes. Nous saluons le sacrifice de 17 soldats martyrs», a-t-elle déclaré. «Dans la contre-attaque, quatre terroristes ont été éliminés et les opérations de nettoyage sont en cours». Il s'agit de l'attaque la plus grave depuis plus de dix ans dans cette région où une rébellion armée contre le règne de New Delhi a éclaté en 1989. Depuis des décennies, différents groupes séparatistes font la guerre à l'armée indienne, qui a déployé dans la région environ 500 000 soldats, pour exiger l'indépendance du territoire ou sa fusion avec le Pakistan. L'Inde comme le Pakistan revendiquent la totalité de la région et des dizaines de milliers de personnes, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans ce conflit.