La candidate démocrate, Hillary Clinton, qui voit revenir le républicain, Donald Trump, accélère la cadence En août, elle avait, chez les 18-34 ans, la génération Y des Etats-Unis, 24 points d'avance sur Donald Trump, dans une course à quatre candidats. En septembre, elle n'en a plus que 5 (31% contre 26%, sondage Quinnipiac). Les jeunes Américains sont de moins en moins emballés par Hillary Clinton et la candidate démocrate à la Maison-Blanche multiplie ses efforts pour les convaincre, alors qu'elle est rattrapée par Donald Trump dans les sondages nationaux. Le vote des jeunes s'éparpille désormais entre Mme Clinton (31%), Donald Trump (26%), le candidat libertarien Gary Johnson, passé de 16% en août à 29% en septembre, et la candidate du parti des verts Jill Stein (15%), selon ce sondage. Près de deux jeunes sur trois (62%) se disent prêts à voter pour un candidat autre que démocrate ou républicain. Neuf sur 10 estiment Mme Clinton intelligente, 77% expérimentée, mais 77% pensent qu'elle n'est pas honnête, un score pire que Donald Trump (68%). Un autre sondage CBS/New York Times la donne à 48% des intentions de vote dans cette tranche d'âge, Donald Trump à 29%. Mais 21% des jeunes disent qu'ils resteront chez eux, ou voteront pour un autre candidat. Sans leur vote, Hillary Clinton pourrait perdre dans les Etats-clés de Caroline du Nord, Floride et Ohio, soulignent les experts. Les jeunes représentaient «une énorme partie de la coalition qui a fait gagner Barack Obama en 2008 et 2012», explique Jeanne Zaino, professeur de sciences politiques au Iona College. «Elle a vraiment besoin de ce groupe, qui est la génération la plus importante de l'histoire des Etats-Unis, surpassant les baby boomers». «Malheureusement, elle n'a pas bien réussi jusqu'à présent, ils la désertent pour des gens comme Gary Johnson et Jill Stein. Il va falloir vraiment qu'elle travaille très dur pour les récupérer». Les jeunes lui reprochent de ne pas mettre en avant les sujets qui les intéressent. Ils la voient comme partie de l'establishment, qui ne changera pas les choses. Certains sont nés durant les présidences Clinton (1993-2001) et n'ont de cette époque qu'une très vague connaissance, surtout liée aux scandales, dit-elle. Et quand ils apprennent par exemple que Mme Clinton était au départ contre le mariage homosexuel, «ils ne peuvent pas comprendre». «Il y a un écart générationnel énorme» ajoute Mme Zaino. Son ancien adversaire Bernie Sanders, qui a fait rêver une partie de la jeunesse américaine avec sa dénonciation des inégalités et de Wall Street, et sa promesse d'une université gratuite, était plus âgé, mais «il parle un langage qu'elle ne peut pas parler», dit-elle aussi. Pour essayer d'y remédier, l'équipe de campagne Clinton a annoncé lundi qu'elle avait intensifié ses efforts en direction des jeunes, à travers des tables rondes, discussions en direct sur Facebook, événements pour les faire s'inscrire sur les listes électorales, et envoi sur le terrain de «substituts» de poids: le président Barack Obama, sa femme Michelle, Bernie Sanders, la sénatrice Elizabeth Warren, le vice-président éventuel de Mme Clinton Tim Kaine, ont tous fait campagne la semaine dernière pour courtiser le vote de cette génération. A l'université de Temple à Philadelphie, Hillary Clinton a raconté lundi les «valeurs qui (la) guident», ses débuts de jeune avocate travaillant pour des enfants défavorisés. Elle a demandé aux étudiants de s'inscrire pour voter, de se mobiliser, de devenir bénévoles pour sa campagne. «Cela va être serré», leur a-t-elle prédit. «J'ai besoin de vous» L'assistance a applaudi poliment. Mme Clinton a également publié une lettre ouverte sur le site d'information Mic, qui cible cette génération appelée «millennials» aux Etats-Unis, intitulée «ce que les millennials m'ont appris». «Votre génération est la plus ouverte, diverse, dynamique de l'histoire de notre pays», a-t-elle écrit. «Il y a beaucoup de choses à réparer et nous allons les réparer ensemble... Si j'ai la chance d'être élue, vous aurez quelqu'un qui vous défendra à la Maison-Blanche».