Pour les accusés, Me Kassouma, regrette d'abord que cette grave affaire touche toute la société. Dix articles de loi sont étalés et il faut arriver à la vérité quel que soit le temps à passer. Défendant Madani, elle rappelle qu'il a eu le malheur de voir son frère être égorgé par les terroristes avant qu'il ne s'en prenne à l'alcool, aux psychotropes, à la drogue, à l'échec scolaire. Me Tameltaghit, pour Bouziane, trouve les demandes du PG effarantes et les poursuites exagérées. Puis il s'adresse aux deux jurés pour les prier de bien réfléchir à l'application de certains articles du code pénal. Il n'y a ni association, ni préméditation, ni vol, ni recel. Il y a l'alcool, la «mère des vices» et ses dramatiques conséquences, car il y a un gros doute qui plane dans ce dossier. Ensuite, Me Khemili attaque de front le réquisitoire avant de s'étaler sur l'absence du rapport d'autopsie ainsi que la présence dans le dossier d'un certificat de constat de décès d'un cadavre X... «Qui nous dit que ce cadavre X... est bien celui de Med, l'électricien auto?», s'est insurgé le jeune avocat qui s'est ensuite contenté d'attirer l'attention du tribunal criminel de bien étudier les faits reprochés aux quatre accusés, Meklati, à un degré moindre. Il est plus de vingt et une heures, les plaidoiries continuent avec l'énergie du désespoir car les faits demeurent graves et la peine capitale pend au nez... Me Nouri évoque une affaire sombre et on ne saura jamais ce qui s'est réellement passé le 13 janvier 2004. Il refuse de plaider illogiquement. Et logiquement, ce Soufiène, âgé de 18 ans et cinq jours, la nuit des faits, ne peut pas organiser une association de malfaiteurs, car il est le fils d'un bijoutier et n'a donc pas besoin de voler une «Golf», avant de mettre toute cette scabreuse affaire sur le dos du seul Madani, l'avocat demande du bon sens au tribunal criminel. Me Khiar en voulait terriblement, car il a souffert durant l'interrogatoire. C'est pourquoi il s'engage à ne plaider que le droit et uniquement le droit. Puis, il s'étonne que ce qui a été vécu à l'audience n'a pas été dévoilé par l'instruction de neuf mois. Les déclarations contradictoires jouent en faveur de son client lequel ne mérite pas la peine capitale, surtout que le tribunal criminel a dû faire la part des choses. Il est 22 heures, Me Rida Bekka pour Meklati, fait très court, car il estime que son client a été victime d'un éclair accompagné de la foudre. Il était assis devant chez lui, on vient lui demander un tuyau pour laver la voiture où se trouvait le sang de la victime. Il a voulu rendre service à des voisins, il risque cinq ans. «Alors, tendez lui la main pour qu'il revienne vers les siens», a dit l'avocat confiant et serein.