Tous les «segments» activant sous la tutelle des transports seront concernés par la privatisation. Le monopole qu'exerce actuellement en exclusivité la compagnie Air Algérie sur les lignes intérieures du transport aérien ne sera plus de rigueur dans un proche avenir. La raison est toute simple: «Air Algérie ouvrira bientôt son capital», a indiqué hier au forum d'El Moudjahid, le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui. Ce dernier même s'il s'est abstenu de fixer la moindre échéance quant à l'exploitation par le privé de la compagnie Air Algérie, il a néanmoins précisé que cela se fera au lendemain de l'achèvement de l'opération de renouvellement de sa flotte (ndlr : d'Air Algérie) annoncé vers la fin de l'année en cours. D'ici là, aucune autre compagnie aérienne ne sera autorisée par les pouvoirs publics à l'exploitation du ciel algérien, a ajouté, en outre, M.Maghlaoui. «Pour le moment, il n'y aura pas d'agrément pour une autre compagnie», a-t-il martelé d'un ton catégorique. Ainsi, il semble clair qu'il existe chez les pouvoirs publics une volonté manifeste d'accompagner Air Algérie dans l'opération de «rajeunissement» de sa flotte aérienne. Laquelle volonté découle, peut-on le dire aisément, de deux raisons distinctes. La première a trait à la vétusté de la flotte dont dispose aujourd'hui Air Algérie. En ce sens, M.Maghlaoui dira que «31 appareils d'Air Algérie vendus en 2004 ont plus de 17 ans d'âge». La seconde raison a trait à la notion de la concurrence à laquelle Air Algérie sera appelée à faire face, d'où la nécessité de revoir son fonctionnement interne, notamment en termes d'équipements en vue de rehausser la qualité de ses services à un niveau appréciable. Selon toujours M.Maghlaoui, au terme du renouvellement de la flotte d'Air Algérie, celle-ci ne dépassera pas la moyenne d'âge de 3,5 ans. A rappeler, par ailleurs, que lors de son passage à la tribune d'El Moudjahid, M.Arezki Idjerouidène, P-DG d'Aigle Azur, a déclaré qu'il était intéressé par l'achat d'Air Algérie. Il sera sans doute l'un des premiers à soumissionner au moment de l'ouverture du capital de cette entreprise. D'autre part, M.Maghlaoui a souligné que tous les «segments» activant sous la tutelle des transports seront concernés par la privatisation. A l'occasion, il fera savoir que «l'investissement privé dans le domaine maritime est ouvert», et que toute initiative en ce sens est la bienvenue. D'autant plus, a-t-il indiqué, que l'entreprise Cnan Group enregistre un manque à gagner estimé à 90%. Idem pour ce qui est de la Sntf qui souffre, selon M.Maghlaoui, d'un manque criant de ressources financières et d'un nombre de wagons excédentaire estimé à 5000. «Dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009, il est prévu la mise en place d'un programme de réhabilitation de la Sntf», a déclaré à ce sujet le ministre des Transports. Au sujet du transport routier, M.Maghlaoui a plaidé pour la nécessité d'un contrôle technique qui sera généralisé à partir du mois d'avril prochain. Il a aussi mis l'accent sur l'application rigoureuse du nouveau code de la route en mettant en avant l'objectif recherché à travers ce code, à savoir une diminution du nombre effarant des accidents de la circulation. M.Maghlaoui a également sollicité les chauffeurs de taxi de la capitale à se constituer en coopératives et à intégrer la société Radio-taxi, inaugurée récemment et dont le siège se trouve à Birkhadem. Enfin, le ministre des Transports a réitéré son souhait de voir mettre sur pied une autorité de régulation relevant du domaine public dans les secteurs aérien, maritime ainsi que celui du transport routier de marchandises.