Air Algérie doit se préparer à faire face à la concurrence et l'Etat algérien est prêt à accompagner la compagnie aérienne nationale pendant la phase de transition. En d'autres termes «l'ouverture et la libéralisation du marché est incontournable», comme l'a indiqué Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports. «Tôt ou tard, elle aura lieu. Certes, elle n'est pas pour demain, mais il faut savoir que nous sommes dans un monde qui évolue et l'Algérie est en train de s'inscrire dans cette dynamique d'ouverture sur le marché avec, notamment, l'adhésion à l'OMC et les accords avec les pays maghrébins et arabes. Donc, Air Algérie sera obligée de faire face à la concurrence». Ce sont là les propos du ministre des Transports repris par le cabinet londonien, Oxford Business Group, dans son dernier rapport consacré à la compagnie aérienne nationale Air Algérie. Tout le monde s'accorde à dire que le transporteur national doit se préparer à faire face à la concurrence. «L'Etat doit jouer son rôle pour accompagner l'entreprise dans son effort de développement. Il est quasiment impossible que la compagnie puisse passer d'une étape à une autre dans un délai aussi court. De ce fait, il est impératif, voire vital, que l'Etat mette l'argent nécessaire», note t-on dans le même rapport qui se réfère aux dernières assises de la compagnie et au plan de développement de la compagnie qui prévoit l'acquisition supplémentaire de onze nouveaux appareils (appareils moyens porteurs, régionaux et cargos). Le directeur par intérim d'Air Algérie, M. Hadj Rabia, a confirmé également que l'ouverture du capital d'Air Algérie n'était pas à l'ordre du jour et il a tenu à souligner que la situation financière de la compagnie était saine et qu'elle n'avait pas besoin d'un plan de restructuration. Les commentaires de M. Hadj Rabia devancent de quelques semaines l'ouverture officielle du réseau domestique aux taxis aériens privés. Air Algérie est actuellement le seul transporteur aérien sur le marché. Les compagnies charter comme Tassili Airlines, Air Express Algérie et Star Aviation sont également présentes mais leur flotte aérienne est principalement mise à la disposition de l'industrie du pétrole et du gaz. Etant donné le monopole qu'exerce actuellement Air Algérie sur les lignes intérieures, l'entrée de nouveaux opérateurs entraînera forcément une baisse de ses recettes. Néanmoins, le directeur de l'aviation civile au ministère des Transports, Messaoud Benchemam, cité dans le rapport d'OBG, a confirmé, à l'occasion de la réunion du mois de janvier, que de nombreux députés ont appelé à la libéralisation du marché. «De nombreux députés nous reprochent cette protection qui, selon eux, pénalise les Algériens et prive plusieurs autres entreprises, comme l'Entreprise nationale de navigation aérienne (Enna), de nouvelles recettes». Si la privatisation n'est pas à l'ordre du jour pour le transporteur national, les spécialistes considèrent que l'option d'ouverture du capital est inévitable à terme, note t-on dans le rapport. Pour le moment, la stratégie de développement d'Air Algérie repose sur le renforcement de sa flotte à travers l'acquisition de nouveaux appareils et sur l'ouverture de lignes long courrier ainsi que l'amélioration du taux de ponctualité et de l'outil de réservation. Cette année, Air Algérie entend lancer le système du billet électronique ainsi qu'un programme de fidélisation de la clientèle, deux outils nécessaires en vue d'améliorer ses parts de marché, tant au niveau de l'offre avec la reconquête du marché de catégorie classe affaires que du réseau long courrier, où sévit une importante concurrence. Dans ce sens, Air Algérie vient de lancer un vol Alger/Montréal avec deux fréquences semaine et vient d'avoir une autorisation pour commercialiser une troisième fréquence hebdomadaire. Une demande a aussi été lancée pour obtenir un permis d'exploitation de la ligne Alger/Pékin, qui est en cours d'étude par l'aviation civile chinoise.