Un discours politique rassurant et des mesures financières qui ne le sont pas. La loi de finances dit tout ce que le gouvernement cache. Selon le document de l'avant-projet de loi de finances cité par TSA, le déficit budgétaire de l'Etat devrait rester à des niveaux alarmants en 2017: 2634,37 milliards de dinars prévus, soit l'équivalent de près de 24 milliards de dollars, sur la base d'un taux de change de 110 dinars pour un dollar. Mais, pour le gouvernement, renflouer les caisses de l'Etat et combler le déficit passe par tous les chemins. En effet, selon le même document, les recettes de l'Etat passent à 5635,51 milliards de dinars en 2017 contre 4925,7 milliards en 2016, ce qui représente une variation de 14,41% sur un an. Et pour ce faire, il est prévu que des taxes, notamment sur les produits importés «de luxe» et ou sur les carburants, soient mises en place. Pour ce qui est des produits électroménagers, à savoir les réfrigérateurs, les climatiseurs, les machines à laver, les téléviseurs et autres, seront soumis à une taxation dont le taux variera de 5 à 60% selon la catégorie énergétique du produit. De plus, il s'agit, d'un côté, d'oeuvrer à baisser les dépenses. Dans ce sens, le gouvernement semble s'être bien retroussé les manches. En effet, il est question dans la LF 2017 d'une réduction de 13,8% des dépenses par rapport à 2016 qui étaient déjà en baisse par rapport à 2015. Elles passeront, selon le document traité par TSA, de 7983,3 milliards en 2016 à 6883,22 milliards pour l'année prochaine. Le budget de fonctionnement pour l'année 2017 sera de 4591,84 milliards de dinars, alors qu'il était de 4807,3 milliards en 2016. Quant au budget d'équipement, il sera de 2291,37 milliards de dinars au lieu de 3176 milliards pour l'année en cours. D'un autre coté, le gouvernement table aussi sur des dépenses pour les deux années suivantes, à savoir 2018 et 2019. En effet, selon la même source, le niveau du budget de fonctionnement est fixé à 4500 milliards de dinars pour 2018 et 2019 et le budget d'équipement devrait rester stable à 2300 milliards de dinars pour ces deux années. Par ailleurs, l'avant-projet de loi de finances 2017 prévoit une progression des recettes. Dans ce sens, le gouvernement mise sur des recettes globales de 5 798,1 milliards de dinars en 2018, puis 6 424,4 milliards en 2019. Concernant les recettes budgétaires provenant des fiscalités pétrolière et ordinaire, il est attendu qu'en 2018, les rentrées fiscales pétrolières soient de 2 359,7 milliards de dinars et qu'elles atteindront 2 643,6 milliards de dinars en 2019. La fiscalité ordinaire pour sa part serait de 3 438,4 milliards en 2018 et de 3 780,8 milliards de dinars en 2019.