Le projet de loi de finances 2017, qui sera soumis dans les prochains jours à l'examen du Conseil des ministres, contient plusieurs dispositions nouvelles, visant à faire face à la chute des recettes pétrolières. Selon le site électronique TSA, l'Etat prévoit un énorme déficit budgétaire, de l'ordre de 2634,37 milliards DA, soit l'équivalent de près de 24 milliards de dollars, sur la base d'un taux de change de 110 dinars pour un dollar. Le gouvernement s'attend à une hausse des recettes, qui passent à 5635,51 milliards de dinars en 2017 contre 4925,7 milliards DA en 2016. L'Etat compte sur une augmentation des taxes, notamment sur les produits importés «de luxe», ou sur les carburants. Après la hausse des taxes instaurée en 2016, les prix des carburants vont de nouveau augmenter en 2017. Il s'agit de taxes de 200 à 900 DA par hectolitre (100 litres) sur les différents types de carburant. L'essence normale passera à 32,47 DA/litre, contre 28,45 DA actuellement. Le super sera cédé à 35,49 dinars, soit près de 4 dinars de plus. Pour sa part, l'essence sans plomb augmentera à 35,08 dinars par litre, au lieu de 31,02 dinars aujourd'hui. Enfin, le litre de gasoil restera le moins coûteux, malgré une hausse à 20,23 dinars, contre 18,76 à l'heure actuelle. La catégorie des carburants gazeux, soit le GPL, reste avantagée et ne sera pas touchée par l'augmentation des taxes (donc de prix). Ces nouvelles hausses devraient rapporter 42,49 milliards DA au budget de l'Etat. S'agissant des dépenses, le gouvernement opte pour une réduction relativement importante de 13,8% par rapport à 2016. Ces dépenses passent de 7983,3 milliards DA en 2016 à 6883,22 milliards DA pour l'an prochain. Le budget de fonctionnement est de l'ordre de 4591,84 milliards DA. Quant au budget d'équipement, il sera de 2291,37 milliards DA, au lieu de 3176 milliards pour l'année en cours. Parmi les autres nouveautés de l'avant-projet de loi finances 2017, l'assouplissement de la règle 49/51% pour la création des banques étrangères. L'article 96 permet aux investisseurs étrangers de détenir jusqu'à 66% du capital d'une structure à travers une opération d'investissement direct ou via une participation dans le capital social d'une banque ou un établissement financier. Les mêmes dispositions s'appliquent aux investissements dans le secteur de «l'industrie du savoir et de la connaissance», après l'avis du Conseil national de l'investissement. Les réfrigérateurs, les climatiseurs, les machines à laver, les téléviseurs et autres appareils électroménagers devraient aussi coûter nettement plus chers à partir du 1er janvier 2017. Une taxe d'efficacité énergétique sur les appareils importés ou fabriqués localement, fonctionnant avec l'électricité, le gaz ou tout autre produit pétrolier, a été intoduite. La taxe en question est payée au niveau de la douane pour les produits importés et à la sortie d'usine pour les produits fabriqués en Algérie. La taxe d'efficacité énergétique sera de l'ordre de 45%. La nécessité de se diriger vers un «nouveau modèle de consommation raisonnable de l'énergie» est fortement souligné dans ce projet de loi. Il se trouve aussi que les modifications introduites en 2016 pour les prix de l'électricité et du gaz ne couvrent même pas leur coût de production.