A l'exception de certains produits agricoles, tous les prix des autres produits alimentaires ont connu une augmentation. L'inflation est effective en Algérie! Les plaintes des ménages algériens ces derniers mois au sujet de la cherté de la vie ne relèvent pas de la mesquinerie, mais reflètent un mal profondément ressenti. Les chiffres publiés hier par l'Office national des statistiques (ONS), en ce qui concerne le taux d'inflation enregistré durant le mois d'août (5, 8%) illustrent parfaitement la situation de malaise vécue par la société durant ces derniers mois. Le rythme d'inflation en glissement annuel du mois d'août 2016 représente l'évolution de l'indice des prix à la consommation sur la période allant de septembre 2015 à août 2016 par rapport à celle allant entre septembre 2014 et août 2015. Quant à la variation annuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire l'accroissement des prix en août 2016 par rapport à août 2015, elle a enregistré une hausse de 7,4%. S'agissant de l'évolution mensuelle, qui est l'indice brut des prix à la consommation en août 2016 par rapport à juillet 2016, elle a été de 0,4%. Selon l'ONS, la tendance positive de cette évolution mensuelle, qui intervient après une baisse de près de 0,5% observée le mois écoulé, traduit des évolutions de prix selon les catégories de produits. Les produits qui auraient saigné le plus le budget des ménages algériens, selon le document de l'ONS, sont la viande de poulet (+12,5%), les oeufs (+21,5%), les poissons frais (+4,8%) et les fruits frais (+1,5%). Les prix des biens manufacturés ont affiché en ce qui les concerne un accroissement de près de 1% entre les deux périodes de comparaison, tandis que ceux des services ont subi une hausse de 0,4%. Concernant la variation annuelle, il est constaté une hausse générale des prix entre août 2016 et août 2015 sauf pour la pomme de terre (-14,2%). La plus forte hausse enregistrée en variation annuelle a été particulièrement constatée pour les oeufs (+46,44%), les fruits frais (+34%), les poissons frais (+33,2%), les boissons non alcoolisées (+8,5%), le sucre et les produits sucrés (+4,9%), les légumes (+4,5%) ainsi que les céréales et les pains (+4,2%). Les seuls biens alimentaires qui se sont caractérisés en août 2016 par une stagnation par rapport à juillet 2016, sont les produits agricoles frais (-0,3%), des prix touchant particulièrement les légumes frais (-7,9%) et la pomme de terre (-17,5%). Ces indices, il y a lieu de le signaler, vont a contrario de ceux prévus par les pouvoirs publics qui ont tablé sur un taux d'inflation ne dépassant pas 4% pour l'année 2016.Bien entendu, les pouvoirs publics ne peuvent pas contrôler a priori le taux d'inflation, lequel est réputé pour être volatil de par le monde. Néanmoins, en ce qui concerne notre pays, il est encore regrettable de constater que certains facteurs extra-économiques échappent au contrôle de l'Etat et influent négativement sur le cours de l'économie et, du coup, faussent les statistiques qui peuvent être prédites à l'avance. L'allusion est faite ici aux spéculateurs qui provoquent de par leurs pratiques malhonnêtes la flambée des prix de certains produits, y compris de première nécessité, tels que les fruits et légumes, ainsi que les oeufs et les viandes. Les spéculateurs, il faut l'avouer, ont beaucoup bénéficié ces dernières années de la disponibilité des chambres froides. Ces dernières sont mises à leur disposition dans certains régions, à des prix symboliques. Au point où certains spéculateurs se permettent de stocker des oeufs et des fruits. Autre facteur qui a participé à l'augmentation du taux d'inflation:c'est la décision prise par les pouvoirs publics portant interdiction de l'importation de certains produits. Cette mesure, aussi judicieuse soit-elle, a créé une sorte de pénurie de certains produits et biens, d'où l'augmentation de leurs prix sur le marché local. L'on pense particulièrement aux véhicules dont les prix sont passés du simple au double, aux vêtements également et à certains produits manufacturés. Enfin, il convient de souligner que le taux d'inflation enregistré l'année dernière à la même période était de 4,8%, soit une hausse de 1% qui a été enregistrée cette année. Ce pourcentage ne laisse pas place à l'optimisme, particulièrement du fait que l'année 2017 pointe déjà son nez. Cette dernière est annonciatrice de l'augmentation de plusieurs impôts et taxes.