Alsat2B est un produit à 100% algérien, fabriqué en Algérie. L'aventure spatiale algérienne n'est qu'à ses débuts et déjà cinq satellites sont mis sur orbite. En 14 ans d'activité, ce n'est peut-être pas une première mondiale, mais l'Algérie pointe au top 3 des pays africains qui développent cette technologie de pointe, avec le Nigeria et l'Afrique du Sud. Ce n'est pas un caprice de riches, loin de là. Un programme spatial s'impose comme une activité incontournable destinée à sauvegarder la souveraineté nationale en ces temps où les télécommunications font et défont les choses sur Terre. Cette conviction est assez bien exprimée par le directeur général de l'Agence spatiale algérienne (Asal), Azzedine Oussedik. En annonçant, hier à Alger, le lancement, avant juin 2017, d'un satellite de télécommunications, M. Oussedik a mis en avant la nécessité pour le pays d'acquérir une souveraineté totale dans les domaines des télécommunications et la télédiffusion. «Le satellite Alcomsat1 sera lancé avant la fin juin 2017 avec pour objectif de renforcer la souveraineté nationale dans les domaines des télécommunications et la télédiffusion, de la téléphonie et d'Internet», a affirmé le directeur de l'Asal, lors d'une conférence de presse, dans le cadre du lancement réussi, lundi dernier, de trois satellites d'observation algériens. Il faut souligner que ce programme, pour ambitieux qu'il puisse être, est à portée de main des compétences nationales qui opéreront à partir d'une station terrestre située à Bouchaoui. Le personnel dédié à ces installations est en formation. Ce projet sera mis en oeuvre en partenariat avec les Chinois, a noté M. Oussedik, précisant qu'un vaste programme de formation est en cours présentement avec les universités chinoises. L'on apprendra ainsi que 150 Phd et masters sont en formation dans ce pays, «en plus de 170 autres, directement impliqués dans la réalisation des satellites», a souligné le directeur de l'Asal. L'échéance de juin 2017 est donc cruciale, non seulement au plan scientifique, mais également économique et politique. Le satellite algérien de télécommunications et de télédiffusion réglera définitivement la problématique de la diffusion des programmes télévisés, donnant une meilleure lisibilité du paysage audiovisuel national et réduira par la même les importants frais que supportent actuellement les chaînes de télévision publique et privées.Cet impact économique est un aspect très sérieux du programme spatial algérien, d'autant que les produits de l'Agence spatiale algérienne (Asal) ont déjà leur propre valeur commerciale. «Les produits de l'Asal sont commercialisables dans tous les pays du monde. Nous en avons déjà vendu à la Maurétanie, la Tunisie, le Sénégal, le Niger et le Tchad», a révélé M.Oussedik. Il précisera que les produits du satellite algérien, Alsat2A, n'avaient rien à envier à ceux du satellite français Spot6, en termes de qualité d'image. Cette activité permet de rentabiliser les installations et le coût des satellites. Sur cet aspect des choses, l'Asal semble «sensibilisée» à la nécessité de générer de la ressource. A ce propos, M. Oussedik a annoncé la création prochaine d'une filiale «indépendante et autonome» versée dans la commercialisation de certains produits de l'agence. «Aujourd'hui, il y a un double souci, d'abord, répondre aux besoins économiques ensuite, assurer une rentabilité financière de ces instruments, sachant que ces études sont payantes. Il est plus intéressant pour les départements ministériels comme l'agriculture et les ressources en eau... à le faire avec l'Asal, qu'avec des partenaires étrangers, et cela leur reviendra moins coûteux», a expliqué M. Oussedik. Quant au poids financier des satellites, on apprendra qu'Alsat2A avait coûté environ 3 milliards de DA, tandis qu'Alsat2B revenait à 1,9 milliard de DA. Cet écart s'explique par le fait qu'Alsat2B est un produit à 100% algérien, fabriqué en Algérie. C'est là une prouesse technologique qui fait entrer l'Algérie dans le club très sélect des nations maîtrisant un processus nouveau appelé à connaître un essor impressionnant dans le futur.