Plus de 12.000 policiers ont été mis à pied dans le cadre de l'enquête sur le putsch raté de la mi-juillet en Turquie en raison de leurs liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gulen accusé d'être le cerveau du coup d'Etat avorté de juillet dernier, a annoncé la police hier. Sur les 12 801 policiers mis à pied, 2523 sont des gradés, a annoncé la police dans un communiqué, trois mois et demi après le putsch manqué qui a été suivi d'une immense purge n'épargnant aucun secteur de la société ni de l'administration turques. Les forces de police du pays comptent environ 250.000 agents. Cette annonce survient au lendemain de la décision du gouvernement de prolonger l'état d'urgence pour une deuxième période de 90 jours à partir du 19 octobre. En outre, le ministère de l'Intérieur a également suspendu un total de 37 de ses fonctionnaires. Selon le ministère de la Justice, des enquêtes ont été ouvertes à l'encontre de 70.000 personnes et environ 32.000 personnes ont été arrêtées. Depuis la proclamation de l'état d'urgence le 20 juillet dernier, le pouvoir a lancé une vaste purge dans les rangs des partisans de Fethullah Gülen visant principalement les forces armées avec près de la moitié des généraux limogés, la justice, l'enseignement, les médias mais également tous les départements ministériels afin«d'épurer» l'administration des «güllenistes». Elle a aussi touché des maires de 28 municipalités du sud-est du pays pour liens présumés avec le PKK et FETO avec la nomination d'administrateurs à la tête de ces collectivités locales et un total de 11 285 enseignants soupçonnés de liens avec le PKK ont été suspendus à titre préventif. Fethullah Gulen, qui vit en exil volontaire en Pennsylvanie (USA), avait été accusé par le pouvoir d'avoir constitué une structure parallèle au sein de la police et de la justice pour manipuler une enquête sur présumée corruption en décembre 2013 ayant ciblé notamment le Premier ministre à l'époque et actuel chef de l'Etat et son entourage et d'avoir tenté de renverser le gouvernement.