Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a accusé les membres de l'organisation du prédicateur islamique en exil aux USA, Fethullah Gülen (Feto), de semer de fausses rumeurs sur un nouveau coup d'Etat en Turquie. Le gouvernement turc se méfie d'une nouvelle tentative de coup d'Etat, selon les médias locaux. «On dit que (…) les rebelles viendront le 3 octobre. Ce sont des mensonges, répandus par le Feto pour créer un climat de troubles dans le pays», a indiqué aux journalistes le chef du gouvernement turc, Binali Yildirim. D'après lui, le gouvernement turc a pris toutes les mesures appropriées afin de prévenir cette éventualité. Le prédicateur Fethullah Gülen est accusé par les autorités turques d'être le responsable de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, au cours de laquelle plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers blessées. Environ 32 000 personnes de toutes professions, dont des militaires, des professeurs, des magistrats, des enseignants et des journalistes, soupçonnées de liens avec la confrérie Gülen, ont été arrêtées suite au lancement de l'enquête sur la tentative échouée de coup d'Etat militaire en Turquie. Fethullah Gülen, ennemi numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, installé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara réclame avec insistance l'extradition, réfute toute implication dans le putsch. Le prédicateur musulman en exil, que les autorités turques accusent d'avoir orchestré la tentative de putsch du 15 juillet, déclare dans une interview à l'hebdomadaire allemand Die Zeit être sûr et certain que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est le véritable responsable du putsch. A la question de savoir si le chef de l'Etat turc a ourdi la tentative de coup de force, Gülen, qui vit en Pennsylvanie, répond par ces mots : «Jusqu'à maintenant, je pensais seulement que c'était une possibilité. Maintenant, je pense que c'est certain». Le prédicateur précise qu'un officier turc a récemment indiqué que le chef d'état-major général et le chef des services de renseignements s'étaient vus au QG de l'armée le soir du putsch, ajoutant ceci : «Ils savaient déjà tout ce qui allait se dérouler par la suite». Selon Gülen, la tentative de coup de force a donné à Erdogan un prétexte pour limoger des milliers de personnes considérées comme des opposants, au sein des ministères, de l'armée, de la police et de l'appareil judiciaire, et de faire arrêter des avocats, des hommes d'affaires, des journalistes. Cela, estime Gülen, avait été préparé à l'avance. Dans les semaines qui ont suivi le putsch avorté, 100 000 personnes travaillant au sein des services de police, de la Fonction publique, de l'armée et de l'appareil judiciaire ont été limogées ou suspendues. Quarante mille autres ont été arrêtées.