L'Algérie a opté pour un deuxième câble en fibre optique à mettre en place à partir d'Oran après celui d'Annaba (Photo DR) Pour les responsables locaux de la Ptic, le projet que vise cette liaison est d'un grand apport en matière d'amélioration de livraison des services de haut débit. L'Algérie, qui souhaite que son réseau Internet soit performant, voire meilleur, n'est pas encore près de concrétiser de sitôt une telle ambition. Le projet (Orval) devant relier Oran à Valence, en Espagne, grâce à la fibre optique sous-marine connaîtra un retard d'une durée de trois mois. C'est du moins ce que l'on a retenu des déclarations faites par la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Iman Houda Feraoun en se rendant jeudi à Oran dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection. Tout en tempérant les ardeurs, la ministre a affirmé que «le lancement de la liaison sous -marine en fibre optique Oran-Valence (Orval), prévu pour la fin du mois d'octobre en cours, sera retardé de trois mois». C'est Khinnache Moussa, le responsable de l'entreprise en charge de la réalisation (Etrtb) qui, en présentant ledit chantier, a indiqué que «le projet de la station d'atterrissement du câble à Trouville (Aïn Turck) ne sera pas remis dans les temps». Pour cause, les finances manquent. Il dira à ce sujet que «la reprise des travaux et l'équipement de la station nécessitent un supplément de l'ordre de 17,5% du coût initial du projet estimé à plus de 110 557 148 DA». A cette problématique s'ajoute une deuxième raison, la nécessité d'élaborer une deuxième étude de faisabilité. L'Algérie a opté pour un deuxième câble en fibre optique à mettre en place à partir d'Oran après celui d'Annaba. Cela, tel qu'envisagé par les promoteurs du projet, permettra à l'Algérie de faire face aux catastrophes naturelles. Le débit sera également doublé, le réseau Internet algérien pourra interagir plus facilement avec le reste du monde. Deux types de cables Le câble de ligne sera constitué de deux types de câbles sous-marin et terrestre. Celui-ci sera, comme le prévoient les responsables de la Ptic, d'une capacité de 120 Gbit/s. L'ancien CT-8, en l'occurrence le centre téléphonique de Bouisseville (Aïn El-Turck) désaffecté, est le point saillant de cette connexion sous-marine en fibre optique. Ayant été rénové, réadapté et spécifiquement réaménagé et rééquipé, il tiendra lieu de centre d'atterrissage du câble Orval ou encore Oran-Valence. Il bifurquera la branche Alval pour desservir la capitale l'alimentant en Adsl haut débit. Autrement dit, le point de branchement constitue le terminal. Le chantier a été lancé en novembre 2015. Le délit contractuel fixé est de 14 mois. Le projet porte sur le déploiement du système Orval, via le câble sous-marin en fibre optique. Il ne reste, pratiquement, que l'opération devant aboutir au raccordement, au moyen de manoeuvres techniques à effectuer par un bateau hautement spécialisé en posant le câble sur le fond marin au centre d'atterrissage. Un tel acte est donc prévu dans les tout prochains jours. Pour les responsables locaux de la Ptic, le projet que vise cette liaison, est d'un grand apport, en matière d'amélioration de livraison des services de haut débit, aussi bien au niveau national qu'au niveau de la partie ouest, l'Oranie. Le projet a été décidé et inscrit en 2004. Un crédit de 2,2 milliards de DA lui a été accordé. La mise en place d'un tel chantier a été motivée par les deux catastrophes naturelles ayant isolé l'Algérie du reste du monde. Il s'agit de l'inondation de Bab-El-Oued en 2001 et du séisme de Boumerdès du 21 mai 2003 ayant provoqué la coupure des deux câbles sous-marins Alpal2 et Smw2. Le mois d'octobre 2015, un autre incident a affecté la liaison en fibre optique Annaba-Marseille enfonçant l'Algérie dans un black-out pendant une durée d'une semaine. Outre les préjudices collatéraux, les pertes financières avaient été estimées à la coquette somme de 100 millions de DA/ jour. Au lendemain qui a suivi une telle catastrophe, la ministre des Ptic, a plaidé pour la nécessité de déployer de nouveaux câbles. Iman Houda Feraoun a jugé impérative une telle solution devant aboutir à faire face à ce genre de situations, à savoir les coupures provoquées par les catastrophes naturelles. Dans le tas, elle a annoncé la réalisation de nouveaux câbles en fibre optique sous-marins Oran-Valence et Alger-Valence. En tout, un budget de 36 millions d'euros a été mobilisé, dont 26 millions pour le projet Oran-Valence et 10 millions pour celui d'Alger-Valence. Connexion université-entrepreneuriat La ministre de la Ptic, en intervenant devant un parterre composé d'enseignants et d'étudiants de l'Institut national des télécommunications et des techniques de l'information et de la communication, a été explicite en plaidant pour la nécessité de rapprocher davantage l'université de l'entrepreneuriat tout en défendant la nécessité de privilégier et renforcer le volet pratique en se rendant le plus souvent chez les opérateurs économiques. «Les innovations dans le domaine des TIC ne se trouvent pas dans les amphithéâtres ou les salles de cours, mais chez les opérateurs économiques», a-t-elle rappelé avant d'inviter les enseignants à «tisser et développer des partenariats pour améliorer la qualité de la formation». A l'adresse des étudiants, la ministre a tenu le même discours en les invitant eux aussi à investir dans le monde de l'entrepreneuriat pour créer de l'emploi et de la richesse. L'Institut des télécommunications d'Oran a, en 2014, lancé le master auquel se sont inscrits 32 étudiants. Ce nouveau master permettra aux étudiants de postuler à des formations doctorales en Algérie et à l'étranger, en attendant que l'Institut puisse ouvrir sa propre formation doctorale, objectif pour lequel le master a été initié. L'Institut des télécommunications d'Oran est un établissement supérieur sous la double tutelle du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (Mptic) et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs). De vocation nationale, l'institut forme des cadres destinés principalement au secteur des postes et des TIC, mais aussi aux autres secteurs à caractère industriel ou économique qui activent ou utilisent les télécommunications. Les majors de cette promotion, ainsi qu'un doctorant ont été honorés lors de cette cérémonie. La ministre a présidé la cérémonie de sortie de la première promotion des 13 facteurs à domicile, les Facdom. Cette promotion vient en appoint pour consolider les missions des facteurs et celles relevant du domaine commercial. Les Facdom seront appelés à encaisser des factures de la Sonelgaz, Seor, Algérie télécom, Mobilis, Djezzy, Ooredoo à domicile, en plus du ramassage, livraison et encaissement de produits exposés dans l'e-boutique d'Algérie poste. Dans son périple l'ayant guidé dans la capitale de l'Oranie, la ministre a visité plusieurs chantiers tout comme elle a donné le coup d'envoi officiel à d'autres projets prêts à l'exploitation. Couverture en 4G Mobilis avance à pas de géant L'opérateur historique de la téléphonie mobile, Mobilis, avance à pas de géant en assurant la couverture de la 4G à un taux appréciable, une semaine après son lancement. C'est ce qu'a indiqué le directeur général de Mobilis, Mohamed Habib, en affirmant que «le taux de couverture par le réseau 4G de Mobilis a atteint les 15% dans la wilaya d'Oran, une semaine après le lancement officiel de cette technologie». D'autres avancées, non moins notables, sont attendues dans les tout prochains jours, précise la même source annonçant que «ce taux sera haussé au niveau de 40% avant la fin de l'année en cours». A Alger, le taux de couverture par la 4G est de 25% et 15% dans la wilaya de Ouargla, deux wilayas ayant abrité la plate-forme officialisant le coup d'envoi par Mobilis de la 4G. Le rapport prix n'est pas des moindres. Mobilis a estimé juste de mettre en place un pack 4G avec des smartphones made in Algeria à des prix compétitifs. Au niveau national, Mobilis est près de lancer le service 4G dans plusieurs wilayas comme Sidi Bel Abbès dans la partie ouest du pays, Biskra et El Oued dans le Sud, Constantine et Annaba à l'Est, Blida, Tizi Ouzou et Tipasa dans le centre du pays et enfin Bordj Bou Arréridj dans les régions des Hauts-Plateaux. Mohamed Habib a affirmé que «des équipements ont été installés».