Pour le secrétaire général de ce parti, il ne fait pas de doute qu'aucune décision importante ne saurait être prise sans son consentement. Invité du Forum d'El-Djazaïr News, le chef de la diplomatie algérienne, également secrétaire général du FLN, en a profité pour mettre certains points sur les «i» et expliciter certaines questions sujettes à débat, voire à polémiques. C'est ainsi que Belkhadem a confirmé le titre du président de la République en tant que président du parti avec un poste organique et des prérogatives définies dans les nouveaux statuts du parti. Une pareille annonce remet même en cause les précautions qu'avaient prises Bouteflika dans sa lettre adressée au congrès, dans laquelle il acceptait juste un poste honorifique avec toutes les précautions diplomatiques d'usage. Concernant la possibilité d'élections législatives et communales anticipées, dans le cas où le FLN se montre prêt à retirer ses élus, et si le ministre de l'Intérieur se prononce sur la question, il a rétorqué qu'il n'y aura des élections anticipées que par décret présidentiel qui statuera sur la dissolution. Force est de constater que Belkhadem préfère éluder cette question en temporisant. Wait and see. Une confirmation on ne peut plus officielle et directe du fait qu'en faisant cavalier seul dans son dialogue avec le mouvement des archs, le chef du gouvernement, et néanmoins secrétaire général du RND, a piégé ses “amis” de l'Alliance présidentielle. Mais les débats ont également achoppé sur des questions d'ordre stratégique et international, à la veille du sommet de la Ligue arabe et de la campagne de dénigrement qui vise l'Algérie de la part de certains cercles proches du Makhzen. Face à la campagne de dénigrement qui cible l'Algérie, donc, notamment après la visite d'un responsable iranien chargé du dossier du nucléaire, Belkhadem a expliqué que cette campagne est insidieuse et n'a d'autre but que de nuire à l'image du pays qui a recouvré sa stabilité. «L'Algérie, a-t-il précisé, se défend de posséder des armes de destruction massive, le réacteur d'Aïn Oussera est utilisé à des fins pacifiques». Au chapitre du terrorisme, il s'est targué du fait que présentement nos services sont consultés en matière de lutte antiterroriste et que «l'Algérie est une référence dans ce domaine». Le ministre des Affaires étrangères a également passé en revue l'actualité nationale et internationale. Il s'est longuement exprimé sur les questions inhérentes au sommet arabe que l'Algérie abritera les 22 et 23 mars prochains. Il a qualifié la réunion des décideurs arabes d'exceptionnelle en raison de la présence en force de douze chefs d'Etat, trois souverains, un émir et deux princes héritiers. Il a confirmé l'absence de certains gouvernements qui ont l'habitude de ne pas assister à l'événement. Le point nodal de la rencontre a trait aux modalités de vote des hautes instances de la Ligue des Etats arabes. Ainsi, il a révélé que parmi les réformes, il est nécessaire, concernant les dossiers stratégiques, que le quorum soit atteint avec 2/3 des votants, quant aux questions organiques, 50% plus une voix sont exigés. La charge sera révisée pour être en adéquation avec les mutations qui s'opèrent à l'échelle internationale. C'est également une réponse à l'Egypte qui n'aura plus le monopole puisque cette réforme vise la démocratisation de l'entité arabe. A la question de savoir si le volet qui concerne le terrorisme sera inscrit à l'ordre du jour sachant que certains pays arabes abritent en leur sein des réseaux dormants et actifs, il répondra que la convention pour la lutte contre le terrorisme ratifiée dans le cadre de la Ligue fait de cette réforme problématique un point très important qui est étudié à chaque occasion que les gouvernements arabes se rencontrent. Revenant sur le conflit du Sahara occidental, il a réaffirmé la position de l'Algérie qui privilégie la légalité internationale. Il dira à ce sujet que le Sommet arabe sera une occasion propice pour des consultations avec les pays formant l'Union du Maghreb arabe, sachant qu'ils seront présents à l'événement. Ce sera un cadre propice pour réactiver ce bloc que les divergences minent depuis des années. Le problème du Proche-Orient, notamment avec les nouveaux rebondissements après l'assassinat d'El Hariri, sera également exposé. Par ailleurs, abordant l'Alliance présidentielle, il a démenti un éclatement dû à la décision du RND de retirer ses élus, précisant que cette question fera l'objet de concertation au sein du FLN avec les élus.