Pour sa première sortie post-électorale à Alger, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), formation en voie de constitution ayant soutenu la candidature de Bouteflika lors de l'élection présidentielle précédente, est monté au créneau pour appeler à l'organisation d'élections législatives et locales anticipées. «Il est temps de donner un nouveau souffle à la dynamique présidentielle impulsée par le dernier scrutin», a suggéré Amara Benyounès, soucieux, sans doute, de placer son «futur» parti dans «la cour des grands». Mais cela s'avère être aussi une façon parmi d'autres de remettre de l'ordre et nettoyer la classe politique, à qui, justement, il a adressé de vives critiques. Car, l'ex-ministre de la santé, qui était hier l'invité du forum du quotidien Djazaïr News, ne croit plus en la classification en trois courants - nationaliste, démocrate et islamiste - de l'univers politique national. Sa recette : «Je militerai dans le cadre de l'UDR pour l'émergence de deux tendances politiques principales. D'une part il y a la tendance conservatrice et celle se réclamant d'essence démocrate, à laquelle j'appartiens.» C'est ce qu'il préconise «pour normaliser, un tant soit peu, l'exercice politique en Algérie». M.Benyounès profite de cette tribune pour dénoncer aussi le monopole des concepts et des «étiquettes» dont se sont fait notoriété de nombreuses formations et autres instances. Même l'alliance présidentielle, formée par le trio RND, FLN et MSP, n'échappe pas à ses griefs. Il lui dénie le succès et le raz de marée électoral de Bouteflika et minimise son apport en matière de voix apportées à ce dernier. Catégorique, il ajoute : «Elle ne saurait (la coalition présidentielle) dépasser les 30% des votants en faveur de Bouteflika.» En présence d'El Hadi Lekhdiri, ancien ministre de l'Intérieur et actuellement membre du comité central du FLN, Amara Benyounès s'est étalé sur la réconciliation nationale et, tout en expliquant la teneur, il affirme la soutenir, haut la main, sans renoncer, pour autant à son soutien à la lutte anti-terroriste qui devrait se poursuivre jusqu'à l'élimination totale du terrorisme. Parlant de son parti dont le slogan est «faire de la politique autrement», l'intervenant a confirmé sa détermination d'user d'un nouveau discours politique où seront respectées, a-t-il soutenu, les règles de l'exercice politique. Il a par ailleurs insisté sur la nature démocratique de l'UDR, un parti qui «va beaucoup déranger». Il a promis qu'il militera, avec d'autres forces, pour la formation d'un grand rassemblement démocratique capable de traduire les préoccupations de la population. L'UDR, dont le congrès constitutif est prévu pour les 16 et 17 juillet, est un parti que M.Benyounès mettra au service du président de la République : «Nous soutenons Abdelaziz Bouteflika sur la base du bilan de sa première mandature mais aussi en raison des réformes qu'il entend engager dans l'avenir.»