L'homme n'est pas inconnu de la scène nationale Le choix du président est très pertinent et permet d'arriver assez vite à un consensus au sein de la classe politique. Le tout premier président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, pourrait être Abdelwahab Derbal. Proposé par le président de la République, comme stipulé par la Constitution, Derbal devra recevoir également l'assentiment des partis politiques pour confirmer son installation. Il va de soi que l'homme a accepté la mission de conduire une nouvelle instance constitutionnelle décriée par une partie de l'opposition. Son profil d'ancien député islamiste, élu sur la liste du parti Ennahda en 1997, pourrait peut-être jouer en sa faveur, même si son CV comporte des fonctions bien plus officielles. En effet, Abdelwahab Derbal a rempli la charge de ministre chargé des Relations avec le Parlement et de conseiller à la présidence de la République, avant de diriger le bureau de la Ligue arabe auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Il a également occupé le poste d'ambassadeur d'Algérie en Arabie saoudite. Ces deux derniers postes qui l'ont éloigné pour un bout de temps de la scène politique nationale, puisqu'il a été rappelé à Alger au printemps de cette année, lui procurent un niveau de respectabilité à même de faire l'unanimité autour de sa personne. Il faut dire que l'homme n'est pas inconnu de la scène nationale et la quasi-totalité des chefs de formations politiques qui comptent dans le pays, l'ont eu comme collègue dans la première Assemblée nationale populaire pluraliste du pays, d'autant que durant cette législature, le mouvement Ennahda était résolument dans l'opposition. Cela pour dire que le choix du président est très pertinent et permet d'arriver assez vite à un consensus au sein de la classe politique, susceptible de lever les suspicions nourries par certains leaders de l'opposition autour de la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Rappelons qu'aux termes de l'article 194 de la Constitution, cette instance «veille à la transparence et à la probité des élections présidentielles, législatives et locales et du référendum, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à la proclamation des résultats provisoires du scrutin». La Constitution apporte une garantie de transparence en notant que ladite instance est «présidée par une personnalité nationale nommée par le président de la République, après consultation des partis politiques». Les partis politiques ont jusqu'au 31 octobre pour faire parvenir leur réaction à la présidence de la République. Le risque d'un rejet total de la proposition présidentielle est infime, si l'on tient compte du passé militant de Derbal, mais également eu égard au nombre très limité de partis jusqu'au-boutistes. De fait, dès le mois de novembre, les choses sérieuses vont commencer, pour ce qui concerne les prochaines élections législatives. Retenons enfin que cette Instance constitutionnelle veille à la transparence et à la probité des élections présidentielles, législatives et locales et du référendum, depuis la convocation du corps électoral jusqu'à la proclamation des résultats provisoires du scrutin.