Des mandats d'arrêt contre 189 juges et procureurs turcs ont été émis par un tribunal stambouliote, dans le cadre de l'enquête sur le putsch avorté du 15 juillet, a rapporté hier l'agence de presse Anadolu. «Les 189 magistrats sont accusés d'avoir fait usage de la messagerie cryptée Bylock, qui était», selon les autorités turques, l'outil de communication des putschistes. «Certains de ces magistrats exerçaient au ministère de la Justice, à la Cour de cassation ou encore au Conseil d'Etat. Trente d'entre eux officiaient dans les tribunaux d'Istanbul, les autres un peu partout en Turquie», a détaillé Anadolu. «Les opérations sont en cours» pour procéder à l'arrestation des 30 magistrats stambouliotes, a ajouté Anadolu, sans préciser si les autres juges et procureurs concernés par les mandats d'arrêt avaient déjà été arrêtés. Les autorités turques ont lancé une vague de purges après la tentative de coup d'Etat pour chasser tous les sympathisants présumés de Fethullah Gülen accusé d'être l'instigateur du putsch avorté de la mi-juillet et qui a fait plus de 270 morts et des milliers de blessés. Médias, magistrature, police, milieu pénitentiaire, armée, éducation... Tous les secteurs sont concernés par ces purges d'une ampleur inédite, dans lesquelles 32.000 personnes ont été arrêtées, selon un bilan annoncé fin septembre.