Quinze fonctionnaires d'une université basée à Izmir, dans l'ouest de la Turquie, ont été arrêtés, dans le cadre de l'enquête sur le coup d'Etat avorté du 15 juillet, a rapporté hier l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Au total, 23 personnes travaillant à l'université d'Ege – la quatrième plus grande université turque – étaient sous le coup d'un mandat d'arrêt, 15 ont été arrêtées et 8 autres étaient encore recherchées hier matin, a précisé l'agence de presse. Certaines des personnes arrêtées sont des professeurs d'université, a précisé l'agence de presse Dogan. La justice leur reproche d'avoir des liens avec l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d'avoir fomenté le putsch avorté du 15 juillet au cours duquel plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers d'autres blessées. Certains de ces 23 fonctionnaires sont également accusés d'avoir utilisé la messagerie cryptée Bylock, qui était, selon les autorités turques, l'outil de communication des putschistes. Au lendemain de la tentative de coup d'Etat, la Turquie a lancé une vaste purge pour éliminer l'influence des membres de la confrérie de Gülen. Tous les secteurs, dont l'armée, l'enseignement, la police, la justice, le monde des affaires ou le sport ont été touchés. Depuis le 15 juillet, environ 32 000 personnes ont été arrêtées, et quelque 70 000 autres visées par des enquêtes, selon un dernier bilan annoncé mercredi dernier par le gouvernement. Le président Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs appelé de ses vœux une reconduction de l'état d'urgence, instauré le 20 juillet pour trois mois, laissant entendre qu'il pourrait être prolongé pour une période allant jusqu'à 12 mois. Cela lui donnera suffisamment de temps pour poursuivre sa campagne de purge dans le milieu de ses opposants et de justifier le massacre des Kurdes qu'il veut exclure de la vie politique en Turquie.