Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a cosigné l'accord-cadre relatif à la coopération dans le domaine du renforcement des capacités productives entre le gouvernement algérien et son homologue chinois. Le principal objectif de cet accord est centré sur l'établissement d'une plate-forme destinée à promouvoir «l'échange d'expériences entre les deux parties et à encourager les entreprises et les établissements des deux pays à développer davantage leur coopération en matière de renforcement des capacités productives». Tout est dans le mot «productive», à bien comprendre le propos du ministre de l'Industrie et des Mines à l'issue de la signature de l'accord-cadre. Bouchouareb a d'autant plus raison d'insister qu'entre la Chine et l'Algérie, les relations économiques sont jusque-là à sens unique. Premier fournisseur du pays, la Chine est également en tête de liste dans les marchés du bâtiment et des travaux publics. Il serait tout à fait acceptable que la balance penche du côté de l'Algérie qui aspire à diversifier son économie à travers une démarche qui promeut la production de biens. Aussi, cette plate-forme est censée fonctionner dans le sens Chine-Algérie, avec l'espoir de voir des opérateurs économiques chinois s'engager dans des partenariats avec leurs homologues algériens. A ce propos, l'accord-cadre ratisse très large et ne se fixe aucune limite en matière de filières industrielles. De l'industrie mécanique à la transformation des produits miniers en passant par la sidérurgie et les énergies renouvelables, Algériens et Chinois sont invités à intensifier leur coopération et promouvoir les aspects productifs. Cet accord-cadre qui sert aussi à confirmer la volonté de Pékin de faire de l'Algérie sa porte d'entrée sur le continent africain, à deux semaines d'une rencontre Algérie-Afrique tournée vers l'export, ambitionne de «favoriser la mise en oeuvre conjointe de mesures visant à moderniser les capacités productives et à promouvoir leur développement à travers l'accès permanent des entreprises aux nouvelles technologies industrielles». L'identification du «territoire de compétence» de ce nouveau partenariat algéro-chinois au niveau des gouvernements est conforté par «un mécanisme de suivi qui sera installé dans les prochaines semaines». Ce devrait être le top départ de cet ambitieux projet politique, mais aux ramifications éminemment économiques. Abdessalem Bouchouareb y croit. «La nouvelle trajectoire que suit la coopération économique entre l'Algérie et la Chine, en passant du stade des échanges commerciaux et des marchés publics clés en main vers une phase de partenariat et de coproduction à travers le lancement de nombreux projets industriels et les perspectives prometteuses dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation minières», a affirmé le ministre, comme pour souligner un «pas de géant» qu'accomplit l'industrie nationale. Mais cela ne vaudra que par les plus-values que dégagera ledit accord-cadre.