Les patrons des concessions font face à leur destin. Ils doivent passer au montage automobile sous peine de disparaître. L'univers des concessionnaires automobiles en Algérie risque de rétrécir comme une peau de chagrin. La trêve de l'été est bel et bien finie pour ces derniers qui se voient, désormais, contraints de faire face à la réalité, à savoir investir le créneau du montage automobile sous peine de disparaître. Le ministère du Commerce vient en effet d'adresser une nouvelle mise en demeure aux patrons des concessions leur enjoignant de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à l'activité automobile. C'est ce que révèle la note, reprise par notre confrère en ligne TSA, laquelle se veut nette, claire et précise. Le département de Bakhti Belaïb rappelle dans celle-ci que l'article 52 de la loi de finances 2014 exige des concessionnaires automobiles agréés «de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à leur activité automobile». «Cet investissement doit être réalisé dans un délai de trois ans à compter du 1er janvier 2014 pour les concessionnaires en activité et à partir de la date de l'agrément définitif pour les autres concessionnaires», explique la note. Le ministère du Commerce avertit que «les concessionnaires n'ayant pas réalisé une activité industrielle seront soumis au retrait de l'agrément, et de ce fait ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation des véhicules en 2017», selon le ministère du Commerce. Il est donc fort à craindre qu'à partir du 1er janvier 2017, les concessionnaires de véhicules neufs qui n'ont pas investi dans une activité industrielle automobile, perdront leur agrément. Cette politique agressive du gouvernement en matière d'investissement obligera, certes, quelques concessionnaires à avoir le pied à l'étrier et s'engager résolument dans les projets de montage. Les unités de production ne manqueront pas de booster l'emploi. Le gros du contingent aura quant à lui à investir le créneau de la sous-traitance automobile, afin de pouvoir bénéficier des licences d'importation, ce que prévoit justement le nouveau cadre réglementaire du gouvernement. C'est à ce titre que le ministre de l'Industrie et des Mines avait déjà rappelé: «Par ailleurs, et eu égard aux potentialités que recèle le domaine de la sous-traitance automobile devant contribuer au développement de l'intégration et de la remontée de la chaîne des valeurs de la filière automobile, je vous invite à examiner les possibilités de développer des activités autour de ce domaine.» Selon M.Abdessalem Bouchouareb, une telle orientation est d'autant plus avantageuse que les potentialités identifiées sont très importantes, avec l'installation de grands donneurs d'ordre dans la filière de l'industrie automobile. Dans tous les cas, les unités de production ne manqueront pas de booster l'emploi dans les différentes régions du pays où elles seront implantées. Pour rappel, les licences d'importation des véhicules ont été attribuées, en mai dernier, à 40 concessionnaires sur 80 postulants. Bien que notre confrère en ligne signale que sur la quarantaine de concessionnaires agréés, une dizaine seulement ont pu obtenir du ministère de l'Industrie et des Mines l'autorisation de lancer des usines de montage de véhicules ou de fabrication de pièces de rechange, il est fort à parier que le marché de l'occasion que l'on tente de normer ainsi que la sous-traitance autombile sont autant d'alternatives qui pourraient sauver les plus vulnérables d'entre les concessionnaires.