Comment interpréter les avertissements répétitifs du gouvernement adressés aux concessionnaires pour se mettre en adéquation avec l'article 52 de la loi de Finances 2014 ? Après Sellal et Bouchouareb, c'est au tour de la mise en garde de Belaib qui sonne comme un dernier rappel avant le tomber du couperet. Cette insistance trahit le peu de disposition enregistrée chez les concessionnaires demandeurs de plus de temps pour se lancer dans ce segment d'activité surtout en cette période de crise économique puisque et jusqu'à présent, seul Renault Algérie a réalisé un investissement dans le montage automobile, à Oued Tlelat, près d'Oran où il produit deux modèles. Trois autres concessionnaires Sovac (Volkswagen), Peugeot et Cima Motors de Tahkout (Hyundai) ont présenté au gouvernement des projets de montage de véhicules, en Algérie. Selon TSA, le ministre du Commerce a adressé un courrier aux concessionnaires leur rappelant l'obligation d'investir, dans l'industrie automobile, avant 2017 pour garder leur licence d'importation de véhicules neufs. «En application de l'article 52 de la loi de Finances 2014, j'ai l'honneur de vous rappeler que les concessionnaires automobiles, bénéficiant de l'agrément du ministère de l'Industrie et des Mines, sont tenus de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel, lié à leur activité automobile», écrit le secrétaire générale du ministère du Commerce, dans le courrier adressé aux concessionnaires, début septembre. Le département de Bakhti Belaib rappelle également, que «cet investissement doit être réalisé, dans un délai maximum de 3 ans, à partir du 1er janvier 2014, pour les concessionnaires, en activité, et à partir de la date de l'agrément pour les autres concessionnaires». La sentence est claire pour les récalcitrants : «Les concessionnaires automobiles n'ayant pas réalisé une activité industrielle seront soumis au retrait d'agrément, et de ce fait, ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation des véhicules». En juillet dernier, le ministre de l'Industrie, Bouchouareb, avait indiqué, clairement, que le délai arrêté à début 2017 ne sera pas prorogé. «La loi de Finances 2014 fait obligation aux concessionnaires automobiles de créer une activité industrielle et leur a accordé un délai de trois années, à cette fin, le délai ne sera pas prolongé», a rappelé le ministre qui répondait à la presse sur une possible prolongation des délais. L'activité industrielle n'étant pas, automatiquement synonyme de la réalisation d'une usine de montage automobile, le concessionnaire pourrait toujours se lancer dans la sous-traitance, à travers la production de la pièce de rechange, une activité encouragée par Bouchouareb qui, selon lui, contribuera, grandement, au développement du tissu industriel algérien mais aussi à l'intégration et de la remontée de la chaîne des valeurs de la filière automobile. Le ministre de l'Industrie a, ainsi, invité les concessionnaires à examiner les possibilités de développer des activités autour du domaine de la sous-traitance. Avant lui, et de Tiaret, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait déclaré avoir mis en garde les concessionnaires automobiles qui ne projetaient pas de se lancer, dans une activité industrielle. Ces derniers ne pourront plus obtenir de licence d'importation.