La note du ministre de l'Industrie et des Mines bute sur l'absence du cahier des charges relatif à l'investissement dans l'industrie automobile. Désormais, plus de 30 concessionnaires automobiles vont mettre la clé sur le paillasson à partir du 1er janvier 2017. Et pour cause. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a adressé, le 29 juin dernier, une notre aux concessionnaires automobiles pour leur rappeler la mesure prise dans le cadre de la loi de finances 2014 et qui arrête un délai de 3 ans pour développer une activité industrielle ou semi-industrielle en Algérie. Ladite note, dont certains passages ont été publiés par le magazine électronique TSA, précise que cet investissement doit être réalisé dans un délai maximum de trois ans, et ce, à compter du 1er janvier 2014 pour les concessionnaires qui sont en activité. Pour les autres concessionnaires, l'investissement doit être réalisé dans un délai de trois ans à compter de la date d'octroi de l'agrément définitif (...) "Le défaut d'entrée en production à l'expiration des délais suscités entraine le retrait d'agrément." La messe est dite, les concessionnaires automobiles n'ayant pas engagé de projets d'usines et n'ayant pas déposé officiellement de demandes au département de Bouchouareb sont appelés à disparaître du paysage automobile algérien. En revanche, a indiqué le ministre, ces investisseurs pourraient convertir leur activité dans la sous-traitance s'ils veulent figurer dans la liste des importateurs des véhicules neufs. En ce sens, M. Bouchouareb a invité les concessionnaires à faire preuve de diligence pour garder l'espoir d'exercer leur activité. "Eu égard aux potentialités que recèle le domaine de la sous-traitance automobile devant contribuer au développement de l'intégration et de la remontée de la chaîne des valeurs de la filière automobile, je vous invite à examiner les possibilités de développer des activités autour de ce domaine (...) Une telle orientation est d'autant plus avantageuse que les potentialités identifiées sont très importantes avec l'installation de grands donneurs d'ordre dans la filière de l'industrie automobile." Les concessionnaires automobiles sont-ils pour autant prêts à répondre aux exigences du ministère de tutelle ? Hier, toutes nos tentatives de joindre les parties concernées ont été vaines. Toutefois, il est clair que l'investissement dans le domaine de montage automobile, à l'instar de la sous-traitance, suggère l'existence d'un cahier des charges définissant les modalités et les conditions d'exercice d'une telle activité. Selon nos sources, ce cahier des charges encourage ce créneau, et ce, en imposant un taux d'intégration supérieur à 42% sur 5 ans pour chaque constructeur qui voudrait développer une usine de montage en Algérie. Hormis le groupe Renault Algérie qui a développé la chaîne de montage pour la Symbol et Dacia Sandero Stepway à Oued Tlelat, Global Motors et Cima Motors pour le camion et le véhicule particulier de Hyundai à Batna et Tiaret, les autres sont encore au stade de gestation. En effet, affirment nos sources, le projet de Volkswagen ne tardera pas à voir le jour dans la wilaya de Relizane alors que le projet de Peugeot avance tant bien que mal, et les premiers modèles (Peugeot 301, Peugeot 208 et Citroën C-Elysée) verront le jour avant fin 2017. De même pour le projet du groupe Ival en partenariat avec Iveco et de Toyota qui sont, indiquent nos sources, en bonne voie. Du reste, la mise en demeure de M. Bouchouareb se veut une sérieuse menace pour les concessionnaires automobiles qui, après des années d'euphorie, subissent de terribles pressions et enregistrent une baisse drastique du volume de leurs activités dans un marché totalement déstructuré. FARID BELGACEM