L'eurodéputée espagnole, Paloma Lopez, a exhorté la chef de la diplomatie européenne à «condamner» l'expulsion, le 26 septembre dernier, de jeunes Espagnols de la ville de Laâyoune vers la ville marocaine d'Agadir. L'Union européenne (UE) devrait garantir aux militants et défenseurs européens des droits de l'homme, solidaires du peuple sahraoui, l'accès aux territoires occupés du Sahara occidental, a affirmé hier l'eurodéputée espagnole Paloma Lopez qui a interpellé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini sur les mesures prises dans ce sens. «Quelles mesures la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères compte prendre pour s'assurer que les citoyens européens soient autorisés à accéder aux territoires occupés du Sahara occidental dans le cadre d'activités de solidarité avec le peuple sahraoui?», a-t-elle écrit dans une question adressée à la première responsable de la diplomatie européenne. Elle a rappelé, à ce titre, que les autorités marocaines imposent des restrictions aux étrangers qui souhaitent se rendre au Sahara occidental occupé, un territoire qui reste fermé aux militants des droits de l'homme, aux journalistes et aux avocats qui soutiennent les défenseurs sahraouis du droit à l'autodétermination. Dénonçant l'arrestation arbitraire et l'expulsion, régulièrement, de délégations d'observateurs étrangers, de juristes et des journalistes des territoires occupés du Sahara occidental, l'eurodéputée espagnole a affirmé que les autorités marocaines ne veulent pas de témoins gênant de leurs violations des droits de l'homme et utilisent tous les moyens pour empêcher les observateurs étrangers de s'enquérir de la situation du peuple sahraoui sous occupation marocaine. Elle en veut pour preuve l'arrestation «arbitraire» des militants, Julia Prieto et Rubén Flores, membres du Conseil de la jeunesse de Cordoue (Espagne), par les autorités d'occupation marocaines qui les ont expulsés par la suite vers Agadir. Le maintien du blocus politico-médiatique des territoires occupés vise à permettre «la poursuite de la politique de répression de l'occupant marocain et à passer sous silence ses exactions» contre les civils sahraouis, a-t-elle ajouté. Paloma Lopez a interpellé, par ailleurs, la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères sur le cas du jeune sahraoui Jihad Abou Abed, un mineur détenu dans une prison à Laâyoune, s'interrogeant sur les mesures supplémentaires que l'UE doit prendre pour «mettre un terme à la violation systématique des droits des mineurs sahraouis par l'occupant marocain». La persistance de pratiques répressives à l'égard du peuple sahraoui constitue «une violation grave des droits fondamentaux», a déploré l'eurodéputée espagnole qui souligne que, «dans ce cas particulier, la personne concernée est mineure, ce qui le rend encore pire». L'article 37 de la Convention relative aux droits de l'enfant stipule qu' «aucun enfant ne peut être soumis à la torture ou autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ni à la peine capitale ni à l'emprisonnement à vie (...) ni être privé de liberté de façon illégale ou arbitraire (...) Tout enfant privé de liberté doit être traité avec humanité (...) séparé des adultes (...) a le droit de maintenir le contact avec sa famille (...) et d'avoir rapidement accès à une assistance juridique appropriée», a-t-elle rappelé. Les témoignages recueillis, ces dernières années, par les observateurs internationaux et associations de défense des droits de l'homme mettent en évidence de graves violations des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, commises de manière permanente et systématique. Les appels de la communauté internationale pour faciliter la mise en place de mécanismes internationaux permanents de surveillance des droits humains au Sahara occidental se sont multipliés, mais en vain. De nombreuses organisations ont plaidé pour l'établissement de mécanismes internationaux permanents de vigilance et de contrôle du respect des droits de l'homme au Sahara occidental, considérant que l'élargissement en la matière des compétences de la Minurso correspond parfaitement à la situation dans cette région et à la nature de cette mission. La Minurso, qui est sur place depuis 1991 pour organiser le référendum d'autodétermination et superviser le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, reste la seule mission des Nations unies en Afrique dépourvue d'un mandat de surveillance du respect des droits de l'homme.