Préoccupés par la persistance des violations des droits de l'Homme et notamment de la situation "difficile" des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, des parlementaires européens ont appelé l'Union européenne (UE) à prendre "les mesures nécessaires" pour assurer leur protection et garantir leurs droits. Dans une question écrite adressée mercredi à la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, l'eurodéputé Paloma Lopez a dénoncé l'interdiction qui a été faite par les autorités marocaines au défenseur sahraoui des droits humains Ali Salem Tamek de poursuivre des études supérieures. Considérant que le déni systématique de l'accès à l'enseignement supérieur constitue une violation des dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, l'eurodéputé Paloma Lopez s'est interrogée sur les mesures à prendre pour mettre fin à ce nouveau cas de « répression politique». Depuis 2007, année d'obtention de son baccalauréat, Ali Salem Tamek est interdit d'université. Cette mesure « arbitraire et illégale» est liée à son engagement en faveur de l'application du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, a-t-elle fait remarquer. Paloma Lopez a déploré, en outre, le harcèlement des défenseurs sahraouis des droits de l'homme sur le territoire du Sahara occidental occupé, citant le cas de Mme El Ghalia Djimi, vice-présidente de l'association des victimes des violations graves des droits de l'homme commises par le Maroc (ASVDH), qui s'est vue refuser son congé annuel ainsi que la permission de quitter le territoire en raison de son engagement en faveur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. El Ghalia Djimi devait se rendre en Espagne le 20 février dernier pour participer à une session de formation sur les droits de l'homme au Sahara occidental avant de s'envoler pour Genève le 27 du même mois pour prendre part avec une délégation de militants sahraouis, aux travaux de la 31è session du Conseil des droits de l'homme. Elle a demandé, à ce titre, à l'UE de prendre les mesures nécessaires pour permettre aux défenseurs sahraouis des droits de l'homme de prendre part aux manifestations internationales sur la question des droits de l'homme. L'eurodéputé a plaidé également pour la libération immédiate du défenseur des droits humain Mbarek Daoudi dont l'action judiciaire lancée contre lui est « uniquement motivée par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au Sahara occidental», a-t-elle souligné. Préoccupée par le maintien de l'inculpation et la lourde peine prononcée contre Mbarek Daoudi, le 8 février 2016, par la chambre criminelle de la Cour d'appel d'Agadir, Paloma Lopez a relevé de « nombreuses irrégularités», démontrant l'illégalité des procédures d'arrestation et d'instruction de ce militant sahraoui. Paloma Lopez a également interpellé la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité sur le cas des 23 militants sahraouis incarcérés depuis 27 mois dans l'illégalité, après leur jugement par un tribunal militaire marocain "qui est contraire aux normes d'équité reconnues au plan international" . Ces militants pacifistes, pour la plupart défenseurs des droits de l'Homme, ont été arrêtés en novembre 2010 lorsque les forces de l'ordre marocaines sont intervenues pour démanteler avec violence le campement de 8000 tentes installées par 20 000 Sahraouis à Gdim Izik à 12 kilomètres de Laâyoune occupée, la plus grande ville du Sahara occidental, pour protester contre leurs conditions de vie désastreuses et défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux. Ils ont été condamnés à de lourdes peines de prison.