La restitution des chiffres collectés sur le cancer, repose sur les registres historiques de Sétif, Alger et Oran. La réalisation des objectifs de lutte contre le cancer nécessite une «mobilisation collective» de l'ensemble des acteurs, a souligné hier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. La réussite du «Plan cancer», qui permettra de mieux soigner plus de malades et d'empêcher d'autres de le devenir, dépendra de cette mobilisation collective et son appropriation par tous les acteurs, a indiqué Boudiaf à l'ouverture des travaux du séminaire consacré à «la restitution des résultats des travaux des registres du cancer». L'objectif, a-t-il dit est «d'améliorer la vie des malades. C'est là le défi qui nous est lancé, comme à chaque fois que nous avons en face de nous, un fléau que nous devons combattre», a-t-il expliqué. Le ministre a fait état du «manque de données fiables et scientifiquement pertinentes» des statistiques du cancer en Algérie. Il affirmera que cette situation a été «à l'origine de la décision, bien avant l'adoption du «Plan cancer» en mai 2015, d'institutionnaliser les registres du cancer et de les généraliser à travers tout le pays. «Aujourd'hui, nous sommes réunis pour avoir la restitution des chiffres collectés par les registres du cancer basés sur une organisation adossée aux trois registres historiques de Sétif, d'Alger et d'Oran», a-t-il fait savoir. Selon lui, ces chiffres vont permettre pour la «première fois» d'avoir un aperçu «statistique scientifique sur l'épidémiologie du cancer en Algérie, et mettre fin aux déclarations fantaisistes, voire opportunistes, relatives à l'ampleur de ce fléau dans notre pays». «Ces chiffres, a ajouté Boudiaf, nous permettront aussi, et surtout, d'adapter notre action et de mieux cibler nos objectifs sur des bases factuelles prouvées et non plus sur de simples estimations». L'ambition affichée par le ministre est de «passer à une étape supérieure en matière de collecte de données pour arriver à un registre national du cancer, entièrement informatisé sur la base d'un logiciel unique échappant à certaines formes de rétention qui sont parfois, hélas, le produit logique de 'l'hospitalo-centrisme'', et à l'abri des risques de redondance», a martelé le ministre. Il a rappelé que le projet de la nouvelle loi sanitaire approuvé lors du dernier Conseil des ministres «contient les éléments et les conditions de mise en oeuvre d'un nouveau volet d'organisation de la collecte de l'information relative au cancer». En plus de la création de circonscriptions sanitaires, qui mettront en place des réseaux intégrés de prise en charge avec un médecin généraliste référant pour chaque patient, le ministre a indiqué qu'«une carte électronique donnera accès à un dossier médical unique et informatisé contenant toutes les informations sur le vécu médico-sanitaire de chaque citoyen». Dans «le respect absolu du secret médical et de la sécurité des données, nous devons d'ores et déjà nous inscrire dans cette optique et savoir que les technologies de l'information et de la communication sont là pour nous servir et nous faciliter la tâche», a insisté Boudiaf. Ainsi, «sur la base des expériences en cours, il y aura un sous-système d'information entièrement compatible et intégré au système national informatisé d'information sanitaire dont j'ai ordonné la mise en place», a encore indiqué le ministre. Il a précisé également que ce sous- système cancer «contiendra toutes les données relatives à l'histoire et aux traitements du malade tout au long du parcours de soins».