Devant la gravité et l'ampleur des maladies non transmissibles, notamment le cancer, qui touche la population algérienne, le département de la santé prévoit, dans huit mois, d'équiper les centres de lutte contre cette maladie cruelle, du système informatique, avec lequel on peut arriver à un registre national du cancer entièrement informatisé sur la base d'un logiciel unique. Lors de l'ouverture des travaux du séminaire consacré à la restitution des résultats des travaux des registres du cancer, qui s'est tenue, hier, au niveau de l'Institut national de santé publique (INSP), le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a démontré l'absence de données fiables et scientifiquement pertinentes des statistiques du cancer en Algérie, affirmant que cette situation a été «à l'origine de sa décision, bien avant l'adoption du Plan cancer en mai 2015, d'institutionnaliser les registres du cancer et de les généraliser à travers tout le pays en signant l'arrêté ministériel numéro 22 du 18 février 2014», en mettant en avant la nécessité de l'échange d'information dans le secteur de la santé. Le registre du cancer est chargé de procéder à la collecte, au stockage et à l'interprétation des données relatives aux malades atteints de cancer dans un territoire donné, a-t-il expliqué, affirmant que ce registre est positionné au niveau du service d'épidémiologie et de médecine préventive des CHU et des EPH chef-lieu des wilayas non dotées de CHU à l'exception de la wilaya d'Alger où il est positionné au niveau de l'INSP. Le ministre a assuré que «plusieurs efforts ont été déployés par l'état, et ce, pour faire réussir ce plan stratégique national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles 2015-2019», rappelant que la décision des pouvoirs publics de mettre en place un Plan national cancer pour la période 2015-2019 vise à rassembler et organiser, face à ce fléau qu'est le cancer, les moyens de lutte pour réduire à terme la morbidité et la mortalité de cette maladie. Une telle démarche n'a été envisageable qu'après avoir évalué précisément la qualité du niveau de réponse de notre système de santé. Par la même réunion, le même responsable a affirmé qu'«aujourd'hui, nous nous réunissions pour avoir la restitution des chiffres collectés par les registres du cancer basés sur une organisation adossés aux trois registres historiques de Sétif, d'Alger et d'Oran». Selon M. Boudiaf, ces chiffres vont permettre pour la première fois d'avoir un aperçu statistique scientifique sur l'épidémiologie du cancer en Algérie, et mettre fin aux déclarations fantaisistes voire opportunistes relatives à l'ampleur du cancer dans notre pays, indiquant que ces chiffres, «nous permettront aussi et surtout d'adapter notre action et de mieux cibler nos objectifs sur des bases factuelles prouvées et non plus sur de simples estimations». Le ministère de la Santé a donné les résultats du réseau des registres du cancer, qui est mis en place en 2014. Pour le réseau ouest, en 2014, plus de 5 500 cas ont été enregistré, tandis que 225 nouveaux cas sont enregistrés au centre. Il est à rappeler que le projet de la nouvelle loi sanitaire approuvé lors du dernier Conseil des ministres «porte en son sein les éléments et les conditions de mise en œuvre d'une nouvelle vision d'organisation de la collecte de l'information relative au cancer».