Jamais dans l'histoire, la région de Béjaïa n'a connu de journées aussi suffocantes que celles de lundi et mardi. Les feux de forêts ont encore fait parler d'eux ces deux derniers jours dans la wilaya de Béjaïa, où les services de la Conservation des forêts ont déploré quelque 500 hectares de couvert végétal, des engins, du bétail, des élevages avicoles partis en fumée à cause des incendies qui se sont déclarés sur un rayon de 40 kilomètres de la ville de Béjaïa «Nos services ont enregistrés 45 départs de feux, dont une trentaine ont été à l'origine de ces dégâts dont le détail révèle la perte de plus de 500 hectares de couvert végétal dont 80% sont de nature broussailleuse», indiquait hier le chef de service protection à la Conservation, des forêts de Béjaïa. Un bilan provisoire vu que tous les comptes ne sont pas encore établis tant que les incendies ne sont pas encore totalement maîtrisés. Les services de la Protection civile, ceux de la Conservation des forêts et des communes sont parvenus à circonscrire pas moins de 22 incendies et la lutte se poursuivait encore hier en fin de journée malgré le manque de moyens et le terrain aux reliefs accidentés. De Tichy à Toudja, en passant par Souk El Tenine, Darguinah, Tala Hamza, Tizi Nberber, les flammes ont ravagé «4000 oliviers, des centaines d'arbres fruitiers, des vignobles en plus des élevages avicoles qui ont été partiellement endommagés», indiquait le maire de Tizi Nberber, Lounas Mouhli sur les ondes de la radio locale. La Protection civile parle de la perte de deux engins, d'un véhicule utilitaire ainsi qu'une étable à Sidi-Ahmed sur les hauteurs de Béjaïa. Le facteur humain est encore une fois montré du doigt... Les paysans et les agriculteurs on mis volontairement le feu aux broussailles dans l'optique d'une régénération, accuse-t-on sans complaisance. Des groupes de spéculateurs, dont la mafia du foncier, ne sont pas étrangers à cette catastrophe. Des plaintes contre «X» ont été déposées et les instructions sont en cours, indique-t-on encore.