«La réalisation de ces projets, d'une superficie globale de 11 622 hectares a atteint un taux important» «Le choix des sites des 49 zones industrielles au niveau de 39 wilayas a été effectué selon des normes objectives», a indiqué le Premier ministre. Le choix des zones industrielles n'a pas été fait au hasard. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a défendu l'orientation du gouvernement concernant les régions sélectionnées pour abriter des zones industrielles. «Le choix des sites des 49 zones industrielles au niveau de 39 wilayas a été effectué selon des normes objectives», a indiqué le Premier ministre, jeudi dernier lors d'une séance consacrée aux questions orales tenues au Sénat. Dans une réponse lue par la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Eddalia Ghania, à une question posée par un membre du Conseil de la nation sur la non-inclusion de la wilaya de Laghouat parmi les wilayas ayant bénéficié de projet de zones industrielles, M.Sellal a soutenu que ce choix a été fait sur la base d'une étude sur les besoins et les potentiels de développement de chaque région. Il a expliqué que parmi les principaux critères du choix des sites, il a été retenu «les besoins en développement exprimés et les infrastructures de base disponibles, et la rentabilité». «La réalisation de ces projets, d'une superficie globale de 11 622 hectares a atteint un taux important, avec la finalisation des études d'impact sur l'environnement et des études géotechniques, outre l'élaboration des transactions relatives à la consultation technique», a-t-il assuré en guise de conviction. Le Premier ministre a évoqué la réalisation de projets de zones industrielles supplémentaires dans d'autres wilayas dont Laghouat qui «recèle des capacités industrielles importantes». Le projet de création de zones industrielles a créé une vive polémique par rapport aux zones sélectionnées et les modalités d'exploitation. Dans le projet de loi de finances 2017, qui est en cours d'examen au sein de l'APN, le sujet des zones industrielles suscite moult interrogations. L'article 75, qui stipule que les personnes morales de statut privé peuvent procéder à la création, à l'aménagement et à la gestion des zones industrielles ou des zones logistiques sur des terrains appartenant à l'Etat irrite sérieusement les députés de l'opposition. Le Parti des travailleurs conteste justement cette méthode de concession. «Le gouvernement offre des privilèges aux investisseurs sans pour autant avoir des garanties», soutient Djelloul Djoudi, membre de la commission des finances. «Nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat cède la gestion des zones industrielles au profit du patronat», s'interroge Youcef Khababa, député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). «Cela démontre tout simplement l'absence d'une stratégie économique claire», a-t-il soutenu en rappelant que dans la loi de finances 2016, le gouvernement avait octroyé la gestion de ces zones aux privés. Ce député se demande ce que devient le projet de création de 49 zones industrielles lancé depuis 2003 et qui a été confié à l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref). Pour faciliter et attitrer les investisseurs, l'Etat a introduit plusieurs dispositions visant à faciliter l'accès au foncier pour les industriels. La loi de finances 2016 a ramené une batterie de mesures dans ce sens sans pour autant qu'il y ait un afflux des IDE. Le député de l'AAV estime que la politique du gouvernement a totalement échoué sur ce plan. Sur les zones industrielles créées, seulement de petites surfaces ont été exploitées, les autres ont été détournées par des pseudo-investisseurs. Le débat sur les zones industrielles risque d'être houleux lors de l'examen du projet de loi de finances 2017 par les députés. Ces derniers vont saisir l'occasion pour exiger du gouvernement de présenter un bilan sur ce projet.