Des décrets du genre avaient déjà été publiés. Mais cela n'avait rien changé sur le fait que l'Algérie reste le seul pays au monde où le chauffeur de taxi choisit sa destination et n'utilise pas son compteur...! Ouf! Enfin, un peu d'ordre dans l'activité des taxis! La profession de transport par taxi vient d'être réglementée par un décret exécutif fixant les modalités d'exploitation d'un service taxi et les sanctions prévues à l'encontre des contrevenants à la réglementation. En fait, le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai, vient de mettre en place un nouveau cahier des charges pour ce type de transport. Une bonne nouvelle en soi surtout que ce nouveau cahier des charges semble bien étudié en prenant en compte tous les «calvaires» que font subir certains chauffeurs de taxis aux Algériens. Le point le plus important sur lequel insiste cette nouvelle réglementation est le fait que le chauffeur de taxi est dans l'obligation d'allumer son taximètre tout en affichant les tarifs en vigueur. «Le chauffeur de taxi est dans l'obligation d'afficher à bord de son véhicule les tarifs en vigueur et les respecter, déclencher le taximètre, dès le début de la course en cas de taxi individuel, en appliquant le tarif pratiqué, répondre à la demande des clients», précise notamment l'article 24 du texte. Les chauffeurs de taxi sont aussi dans l'obligation d'afficher le type de tarifs qu'ils appliquent avec les voyants existants à cet effet sur les «taximètres». «Les voyants répétiteurs rouge et blanc faisant partie des dispositifs lumineux doivent être maintenus en état de fonctionnement et d'indiquer le tarif pratiqué. Tarif A: tarif de jour, voyants répétiteurs rouge et blanc allumés; tarif B: tarif de nuit, voyant répétiteur rouge allumé», est-il également mentionné. Autre grosse problématique que ce décret ministériel tentera de résoudre, c'est le refus de prendre un client dans la direction souhaitée. Selon le texte, «le conducteur de taxi ne doit pas refuser ou choisir des courses lorsqu'il est libre». Néanmoins, il faut signaler que ce genre de dispositions existaient dans les précédents cahiers des charges. La nouveauté réside dans le fait que le «taxieur» est maintenant dans l'obligation d'avoir sa voiture propre, et de l'être lui-même tout en ayant une tenue des plus respectables. «Le conducteur de taxi en service doit porter une tenue vestimentaire appropriée à l'exploitation du service taxi: chemise, pull ou veste, pantalon, chaussures fermées; se comporter avec respect et politesse avec les clients», est-il mentionné. Il est vrai que certains d'entre eux se croient dans une jungle où tout leur est permis, même de manquer de respect à leurs clients. D'ailleurs, la nouvelle loi va plus loin en leur interdisant de «faire usage des moyens audio et audiovisuels sans l'assentiment des clients, ou fumer à bord du véhicule». Des comportements qui peuvent paraître inimaginables pour beaucoup mais qui sont le quotidien des utilisateurs de ce genre de transports. Ce texte a donc pour objectif de réguler la jungle des taxis. Mais cela sera des plus difficiles du fait que le secteur est dicté par ses propres lois. L'Algérie est le seul pays où le chauffeur de taxi choisit la destination. «S'il vous plaît, je voudrais partir à Kouba», demande un client qui se voit répondre sèchement par le chauffeur de taxi: «Non, désolé, ce n'est pas ma destination.» Cet exemple est un cas concret que vous avez sûrement vécu des milliers de fois et que tous les Algériens vivent quotidiennement. Cela sans parler du fait que la majorité des chauffeurs de taxi impose le tarif de la course, selon leur choix sans tenir compte de leur compteur...! Ce décret permet donc de distinguer entre les différentes catégories de taxis. Si sur un taxi, il n'est pas affiché «collectif», c'est à vous de choisir la destination. Et si ce chauffeur de taxi refuse de vous prendre, alors, enregistrez le numéro de son véhicule et dénoncez-le! Il y a désormais une loi pour réprimer ce genre de comportement. Tout comme celui de la non-utilisation du compteur. N'hésitez plus, faites un geste civique en dénonçant ce comportement. Cela permettra peut-être d'y mettre fin... Enfin, si cette loi est appliquée bien sûr! Sinon, il vous restera le bon vieux «clando» qui respecte les clients mieux que les «vrais» taxis, vu qu'il n'impose pas la destination. Alors, désormais, vous savez ce qu'il vous reste à faire...