Serait-ce vraiment le bout du tunnel pour ce projet? De report en report, la pénétrante autoroutière reliant le port de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest à partir d'Ahnif, dans la wilaya de Bouira, sera livrée d'ici au premier trimestre 2017. L'annonce est sortie jeudi non pas de la bouche du wali de Béjaïa, comme ce fut le cas la dernière fois, mais cette fois-ci de celle du directeur régional de l'Agence nationale des autoroutes (ANA-centre), Braihiti Nadir. Serait-ce vraiment le bout du tunnel pour ce projet qui a fait couler tant d'encre sans voir le jour dans les délais requis? La livraison d'une première tranche annoncée pour le 20 août, puis la totalité du projet au 1er Novembre n'a pas eu lieu et les espoirs se sont effilochés au fil des jours. Août est passé, novembre aussi et la pénétrante continue à patauger dans de sempiternels problèmes de déplacement de réseaux ou encore d'indemnisations des expropriés. Même la problématique de la liaison directe avec le port de Béjaïa n'est pas encore réglée, indique Djamel Azzoug, délégué régional du FCE, le même jour, sur les ondes de la radio Soummam dans l'émission Forum animée par Tahar Abdellaoui. Malgré les retards accusés auparavant en raison des oppositions de propriétaires terriens ainsi que des contraintes liées aux lenteurs dont ont fait preuve les différentes directions pour le déplacement des réseaux de gaz, d'électricité ainsi que l'assainissement, ce projet a connu un rythme accéléré notamment depuis une année, soit après l'installation de l'actuel wali qui en fait son cheval de bataille. Des contacts permanents ont eu lieu avec la société sino-algérienne Crcc-Sapta, à qui la réalisation est confiée. Pour cette pénétrante devant relier Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest, à Ahnif, sur une distance de 100 km, «les travaux connaissent un taux d'avancement de 95% sur une partie des 14 km sur le territoire de Bouira, alors que les travaux sur la section principale Ahnif-Akbou, longue de 50 km, sont à un taux de 85%», a-t-on expliqué. La gare de péage a vu le taux d'avancement avoisiner les 40%, selon la fiche technique présentée sur place. Le premier responsable de la wilaya de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, qui tient à ce que ce projet structurant soit livré dans les délais, a multiplié depuis son arrivée, les sorties sur le terrain et des réunions d'évaluation avec les membres de son exécutif, les maires dont le tracé touche leurs communes et les chefs d'entreprises réalisatrices. Les engagements étaient si précis que l'annonce de la livraison d'une partie du projet a été faite en grande pompe pour le 20 août 2016. On parlait alors et déjà du désengorgement de la Nationale 26 à partir d'Ouzellaguen et de diminuer le calvaire des usagers de la RN26 reliant Béjaïa à Alger. Mais c'était encore une fois compter sans les contraintes rencontrées sur le terrain par les entreprises engagées dans ce grand chantier. La réalité était tout autre sur le terrain. En effet, au-delà du déficit en main-d'oeuvre et en matériaux de construction, le problème de manque d'argent se pose avec acuité. Pour ce qui est des échangeurs autoroutiers Est et Ouest de Bouira, les travaux de réalisation sont en phase finale, tandis que le projet des deux gares de péage prévues au niveau de ces deux échangeurs ainsi que celle d'Ahnif, se poursuivent toujours, pour être livrés d'ici à fin 2017, d'après les prévisions affichées par les responsables de l'Agence de gestion des autoroutes (AGA). Le projet de la pénétrante autoroutière reliant Bouira à la wilaya de Tizi Ouzou sur une distance de 48 km, dont la réalisation est confiée à l'entreprise turque Oznug, connaît une cadence de réalisation acceptable, et ce malgré la difficulté du terrain, accidenté, et montagneux dont deux ouvrages d'art sont prévus sur ce tracé autoroutier, un viaduc de 1,3 km et un tunnel de 900 mè-tres», a-t-on indiqué. S'agissant des travaux de remise à niveau du tronçon autoroutier entre Lakhdaria et Bouira sur une distance de 33 km, les travaux devront connaître leur fin d'ici à la fin de l'année pour que la totalité du tronçon soit ouverte à la circulation après la fin des travaux de stabilisation de la zone des glissements de Djebahia, a expliqué le directeur de l'ANA, Ali Khlifaoui.