Le stade des bonnes intentions est dépassé La misère étant le terreau des idéologies extrémistes, le développement économique reste la meilleure voie de lutte contre le terrorisme et l'insécurité en Afrique. L'Algérie, qui s'évertue à reconquérir l'Afrique, met en avant son statut de maître à penser de la lutte antiterrorise. Ce statut, que même les grandes puissances lui reconnaissent sans ambages, lui ouvre grandes les portes de l'Afrique, notamment celles des pays transfrontaliers où les questions sécuritaires se posent avec acuité. C'est le cas du Mali dont le Nord patauge dans une instabilité sécuritaire n'est pas sans mettre sous stress diplomatique l'Etat malien. Mais la «reconquête» de l'Afrique par l'Algérie, ne se fait pas seulement à travers le renforcement de la coopération en matière de lutte antiterroriste au sens restreint du terme, mais va au-delà. Car, dans sa vision de la question, l'Algérie considère que la déradicalisation commence par l'éradication de la pauvreté et de la précarité sociale des populations. Or, la lutte contre la misère et le sous-développement, deux éléments qui constituent le terreau du terrorisme, passe par l'investissement. De fait, le retour de l'Algérie vers l'Afrique passe aussi par la voie économique.«J'invite les opérateurs économiques des deux pays à s'impliquer résolument dans les actions de coopération et à devenir des acteurs importants dans le développement des relations bilatérales, notamment dans le domaine économique», a souligné le directeur général Afrique au ministère des Affaires étrangères, Soufiane Mimouni, lors du 1er Forum des hommes d'affaires qui se tient à Bamako et qui prend fin aujourd'hui. Ce Forum des hommes d'affaires, premier du genre, et auquel prend part une dizaine d'opérateurs économiques, se tient en marge de la 12e session de la Grande commission mixte de coopération algéro-malienne dont les travaux s'ouvrent aujourd'hui à Bamako sous la co-présidence du Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue Modibo Keita. M.Mimouni a expliqué que l'Algérie s'emploie à diversifier son économie et à tirer profit des nombreuses opportunités économiques du marché africain, notamment ma-lien. «C'est dans ce cadre que s'inscrit ce Forum des hommes d'affaires, ainsi que celui des hommes d'affaires africains que l'Algérie s'apprête à abriter du 3 au 5 décembre prochain,» a-t-il précisé relevant que les deux pays disposent assez d'atouts comme les liens historiques, la qualité des relations politiques et la volonté de conférer un caractère «privilégié» à la coopération économique, pour construire un partenariat «exemplaire». Pour lui, les opportunités sont nombreuses et la complémentarité entre les deux économies offre de larges possibilités d'accroître de manière substantielle les échanges économiques et commerciaux entre l'Algérie et le Mali. Les travaux de la Grande commission mixte de coopération algéro-malienne qui s'ouvrent aujourd'hui à Bamako sous la co-présidence des deux Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Modibo Keïta va sans nul doute donner forme à cette vision et l'inscrire dans une perspective de coopération à long terme. Cette douzième session, depuis l'instauration de ce cadre, prendra pour la première fois lappellation de «grande commission mixte de coopération algéro-malienne», sur décision des hautes autorités des deux pays, afin de traduire leur volonté de hisser le niveau de la coopération économique, commerciale et sociale, au niveau de la coopération bilatérale dans le domaine politique et sécuritaire. Pour rappel, le président Abdelaziz Bouteflika et le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avaient décidé, lors de la dernière visite du président malien en Algérie, de conférer aux relations traditionnelles entre l'Algérie et le Mali, faites d'amitié de solidarité et de bon voisinage, une dimension stratégique reflétant ainsi les aspirations des peuples algérien et malien. De ce fait, la tenue de la rencontre de Bamako s'inscrit dans le cadre de l'engagement des deux chefs d'Etat et leur détermination à renforcer davantage ces relations séculaires, à travers la mise en place de programmes de coopération mutuellement bénéfiques, leur renforcement et leur diversification pour qu'elles reflètent les potentialités de coopération qui existent entre les deux pays. Il est à rappeler également que d'autres espaces de coopération bilatérale ont vu le jour dans le cadre des consultations politiques, dont le comité frontalier algéro-malien institué en février 1995, pour renforcer et diversifier la coopération dans divers domaines, notamment sécuritaire face aux défis auxquels la région est confrontée.