La police de la République démocratique du Congo (RDC) était déployée en masse, hier matin à Kinshasa, pour empêcher la tenue d'un rassemblement d'opposition contre le président congolais Joseph Kabila interdit par les autorités. Vers 08h15 (07h15 GMT), des agents ont tiré cinq grenades lacrymogènes pour disperser une soixantaine de jeunes près de la résidence de l'opposant congolais, Etienne Tshisekedi, dans le centre-est de la capitale de la RD du Congo, selon des correspondants de presse sur place. Un militant a été blessé à la tête par l'explosion d'un des projectiles. Non loin, deux hommes ont été interpellés violemment. Vers 08h00 (07h00 GMT), plusieurs dizaines de jeunes gens d'une vingtaine d'années, encadrés par des policiers, occupaient en jouant au football l'esplanade proche du Parlement où un «Rassemblement» d'opposition constitué autour de M.Tshisekedi a appelé à manifester pour réclamer le départ de M.Kabila le 20 décembre, date de la fin de son deuxième mandat. Le meeting a été annoncé pour 11h00 (10h00GMT). La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, aggravée par le renvoi de la présidentielle à une date non fixée à la suite d'un accord conclu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition. Les autorités de la ville-province de Kinshasa ont interdit toute manifestation publique jusqu'à la fin de l'année à la suite des violences meurtrières des 19 et 20 septembre en marge d'une manifestation du «Rassemblement». Selon l'ONU, ces heurts ont coûté la vie à 49 civils et quatre policiers. Vendredi, la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a appelé le pouvoir et le Rassemblement «à faire preuve de retenue» hier. Plusieurs patrouilles de policiers onusiens ont été déployées hier matin à Kinshasa, a-t-on indiqué.