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"Nous nous sommes tant détestés au FLN"
ABDERRAHMANE BELAYAT À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 07 - 11 - 2016

Avec le langage franc qui lui est propre, Abderrahmane Belayat, ce vieux routier du FLN, affirme dans cet entretien, qu'il ne cédera pas un pouce dans son combat pour la légalité. Cependant, il s'est dit optimiste maintenant que le président du parti a rectifié les choses et se dit prêt à aider Djamel Ould Abbès dans sa lourde tâche de réconciliation entre tous les militants du parti
L'Expression: Pour commencer on souhaite une précision. Vous considérez-vous toujours comme coordinateur du bureau politique en vertu de l'article 9 du règlement intérieur du comité central?
Abderrahmane Belayat: Actuellement, je suis le président de la direction unifiée. Cette appellation nouvelle a fait suite aux événements que nous avons vécus après la réunion du 29 août 2013 quand a été opérée la prise du secrétariat général du FLN d'une manière qui a été en dehors des textes du parti et des textes régissant l'activité des partis politiques. Le bureau politique a été associé étroitement à la fonction qui m'a été confiée par le CC en vertu de l'article 9, à savoir le plus âgé du BP et du plus jeune, Abdelkader Zehali. J'ai préféré exercer cette mission avec le bureau politique. C'est un souci d'efficacité, consensuel et pour pourvoir faire face à de lourdes tâches, celui d'assurer l'intérim de fait après le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem le 31 janvier 2013. Nous avons géré cette fonction avec le BP. Mais lorsque s'est produite la prise de force du poste de SG dans une réunion, nous avons fait annuler l'autorisation par le Conseil d'Etat. Une illégalité: le comité central s'est réuni le 29 août 2013 à l'hôtel El Aurassi incomplet, avec des intrus qui n'étaient pas membres du CC, et de façon illégale parce que non convoqués par celui qui a le pouvoir de l'article 9. A la faveur de cette situation, des membres du BP ont pris des positions divergentes: certains ont assisté avec Saâdani et ont couvert de leur présence cette illégalité, d'autres se sont abstenus, il nous est resté deux membres, Kassa Aïssi et Abdelkader Mechebek. Moi toujours titulaire de la mission que m'avait confiée le comité central, nous avons entamé une discussion avec tous ceux qui contestent ce rapt et nous l'avons concrétisée en faisant un recours devant le Conseil d'Etat qui a d'ailleurs annulé cette réunion du 29 août. Moi j'ai toujours la légitimité de l'article 9 que je renforce avec tous ceux qui luttent pour la légalité avec tous ceux qui n'acceptent pas le fait accompli.
Une nouvelle dynamique se dégage depuis le départ de Saâdani de la tête du FLN. Vous y croyez à cette dynamique en tant qu'opposant à la direction du parti?
Où est cette direction dont vous parlez? Ceux qui ont pris les choses par la force contre les textes qui régissent l'activité des partis ne sont pas une direction. Moi je ne suis pas un opposant, je suis détenteur d'une légitimité et je continue à la faire respecter. Eux, ce sont des indus occupants. Maintenant, la nouvelle dynamique, comment je la vois? Parce que d'abord elle émane de la position qu'a prise le président du parti, en l'occurrence M. Abdelaziz Bouteflika sur ce que nous vivons comme crise. Il a libéré le parti, c'est le cas de le dire et je l'ai écrit dans un communiqué à Tizi Ouzou il y a moins d'une semaine, dans lequel j'ai salué la prise de position du président du parti, Abdelaziz Bouteflika qui a libéré le poste de secrétaire général et l'a mis entre les mains de Djamel Ould Abbès. C'est une dynamique nouvelle en effet et je m'inscris dans cette dynamique sans m'appesantir sur ce qui a pu nous séparer depuis 2013 et sur ce qui a pu porter illusion sur la scène politique. Nous sommes donc prêts pour cette nouvelle dynamique. Dans l'intérêt de tous, c'est que nous avons un président de parti qui a des attributions concrètes au sein du parti, mais il a aussi une fonction morale et une fonction de référence, ce qui est très important dans la vie d'un parti. Lorsque les actes, les comportements battent en brèche les textes, les usages, us et coutumes de notre parti et toutes nos références, il faut qu'il y ait une autorité qui dit, même en ne le disant pas, où il faut aller. Il faut aller d'abord, par regrouper les rangs. Ensuite, il faut aller vers ce qui est efficace, vers ce qui rassemble et entamer le divorce avec toutes les autres pratiques qui ont pu envenimer la vie des militants. On est arrivé à des pratiques qui ne sont pas celles d'un parti politique, pas celles du FLN. On ne casse pas, on ne défie pas!
Donc selon vous le président a pris position...
Oui, il a pris position, il a dit- sans le dire- qu'on ne peut pas continuer à diriger le parti sur des bases qui ne sont pas saines, qui ne sont pas légales et puis sur une base qui n'est pas dans la pratique et la culture du FLN. C'est-à-dire en créant des ennemis à l'intérieur et on se fait des adversaires dans la scène politique et dans l'opinion publique. C'est une gestion désastreuse, le président a pris position, on est en train d'y mettre fin en pressant une oreille attentive et un état d'esprit disponible avec ce que propose Djamel Ould Abbès pour réparer la situation.
Vous avez traité Amar Saâdani d'usurpateur d'une fonction en se donnant, par l'imposture, les attributions de secrétaire général. Or, Djamel Ould Abbès n'est que son remplaçant. Avez-vous changé d'avis?
Je n'ai aucune animosité personnelle envers qui que ce soit. Quand j'ai exercé ma fonction en vertu de l'article 9, j'ai veillé à une position à équidistance avec tous les acteurs. Je n'ai marqué aucune hostilité ni animosité avec qui que ce soit et surtout avec Amar Saâdani que vous venez de citer. J'ai dit que la façon a été faite en dehors des textes.
J'ai convoqué le comité central à l'hôtel Riadh et une pression insoutenable a été faite sur la direction de Riadh pour annuler la réservation. Une fois cette réservation annulée, j'ai convoqué la réunion au siège du parti. Encore d'autres pressions ont été faites sur les membres du CC, les incitant à se rendre à la réunion de l'hôtel El Aurassi que je n'ai pas convoquée. Il n'y avait même pas le tiers des membres du CC. La salle a été complétée par des fonctionnaires de deux ou trois institutions et des personnes étrangères au comité central, les enregistrements diffusés le montrent très bien. Pour revenir au terme d'animosité, je précise que je n'ai aucune animosité contre Saâdani. C'est ma mission qui me le dicte, le comité central qui m'a chargé d'assurer cet intérim et de convoquer le CC. Lui a fait cette réunion illégalement et je l'ai dénoncé et j'ai fait annuler l'autorisation. Des membres du CC connus qui sont actuellement députés ont enfreint la décision de justice et ouvert la salle de l'hôtel El Aurassi. Nous avons notifié au directeur de l'hôtel El Aurassi la décision du Conseil d'Etat pour ne pas ouvrir la salle. Cela a été fait malgré lui. Je suis contre ces actes et non contre la personne de Amar Saâdani. Pour revenir à Ould Abbès: je suis avec lui, je l'écoute avec beaucoup de sincérité et de loyauté vis-à-vis du président et de mon parti pour régler le problème parce que je considère que le président a voulu que ce soit Ould Abbès qui dirige cette situation. Vous me direz que c'est le comité central, je répondrais que c'est une question formelle.
A quelques mois des élections législatives, le FLN patine toujours dans la crise. Croyez-vous qu'il pourra garder sa majorité au Parlement?
En tout cas c'est notre devoir. Tous ceux qui se considèrent FLN ne doivent pas aller vers une situation qui fera régresser le parti de sa position de leader dans la représentation législative à cause de problèmes qui ont été créés de façon artificielle. Maintenant, comment y arriver? c'est justement ce qui nous oblige à parler avec Ould Abbès et c'est ce même défi qui l'oblige également à parler comme nous, avec la même perspicacité et lucidité. On ne doit pas se voiler la face: on ne peut pas gagner les élections prochaines (législatives et plus tard locales) en restant dans la situation qui a précédé, c'est aller directement vers l'échec. Donc si on va ensemble, unis, on a de grandes chances de conserver notre acquis, sinon nous ne pouvons rester en spectateurs. Nous agirons, nous l'avons dit bien avant l'initiative de rétablir la situation par M.Ould Abbès à travers la position du président du parti. S'il continue dans la foulée d'isoler le parti de la réalité militante, il va à l'échec. On ne l'acceptera pas. Nous aurons nos candidats dans toutes les mouhafadhas et aussi dans les représentations à l'étranger. Nous aurons nos candidats ouvertement et nous combattrons ceux qui ne méritent pas de porter l'étiquette du FLN, c'est très clair on ne le cache pas.
Vous sous-entendez des listes parallèles?
Non, je ne dis pas des listes parallèles auquel cas je reconnaîtrai que l'autre est une liste alors qu'en réalité c'est un fait accompli qui continue dans la foulée du coup de force de 2013, ce que nous n'acceptons pas. Surtout si on fait référence à ce qui s'est produit dans l'indu, dans l'inénarrable dixième Congrès complètement illégal d'où est issue la pseudo direction du FLN qui a été truffée de personnes qui n'ont même pas le droit de participer à un congrès du FLN.
Mais le président du parti a bien félicité Amar Saâdani qui a justement été élu secrétaire général lors de ce congrès que vous dénoncez?
Notez bien, car quand j'évoque le président, quand j'évoque l'ANP et des questions sensibles touchant à la souveraineté et la sécurité du pays, je suis très prudent. Quand bien même, à supposer que ces missives, que ces félicitations soient ce que l'on dit, jamais au sens de la régularité et de la légalité, jamais des lettres de félicitations ne remplacent le respect du droit. Ça ne blanchit pas, ça ne redonne pas la virginité aux actes qui ont émaillé le déroulement de ce congrès. Devant le juge, les lettres de félicitations ne remplacent pas le droit.
Je pose la question: comment a été annulé le 8e congrès du parti en 2003? C'étaient des militants du parti qui sont allés devant la justice et ont fait annuler le congrès parce que trois ou quatre représentations de mouhafadhas étaient illégales. Le Conseil d'Etat a annulé le congrès. Donc, nous pouvons nous appuyer sur une jurisprudence, surtout que cette fois-ci le nombre de fautes est plus grand de 100 fois plus. Nous invoquerons donc le respect de la légalité, nous invoquerons la jurisprudence et nous demandons l'annulation de ce congrès. Mais cela ne nous retarde pas, nous sommes réalistes. Nous prenons acte de la décision du président de libérer le poste de SG, le confier à M. Ould Abbès et lui donner la mission. Nous suivons les orientations du président, nous appliquons sa politique pour libérer le parti et le remettre sur les rails pour gagner les élections. Ould Abbès tient sa légitimité du président et ça nous suffit largement pour continuer avec lui pour rassembler les rangs, voir clair et de façon saine.
Comment voyez-vous le paysage politique au lendemain de cette élection?
Notre première préoccupation est que notre parti consolide sa place et améliore sa prestation politique qui consiste à accompagner le gouvernement, à l'orienter, à le contrôler en symbiose avec le président de la République et qui est notre président du parti. En somme, nous voulons maintenir la confiance du peuple dans le FLN.
Ma propre analyse est que nous n'avons pas de concurrent assez fort pour nous détrôner de notre place de leader à condition que l'on répare ce qui a été abîmé dans l'image du FLN depuis au moins trois années. Nous serons d'une façon ou d'une autre obligés de faire un autre dixième congrès de réparation comme on l'a fait en 2005 pour le 8e congrès. Il nous faut une instance de référence pour que cette crise ne se répètera jamais. Aucune instance ne peut déroger à l'identité du FLN. Depuis 2013, avec tout ce qui est arrivé, les gens s'interrogent: c'est ça donc le FLN? C'est arrivé parce qu'il y a eu un congrès illégitime, un CC fait de plus de 500 membres complètement amorphes, complètement soumis et asservis et un BP privé de toute attribution, de toute initiative et d'une docilité extrême. Ce parti qui a toujours vécu dans la collégialité s'est piteusement transformé et dangereusement en un pouvoir personnel sans égal. C'est pour cela que nous disons qu'on doit revenir FLN... avec la décision du président nous venons d'effacer ce qui a écorché notre identité du FLN.
Certains observateurs soutiennent que la crise au sein du FLN n'est que le prolongement d'une crise au sommet du pouvoir. Y a-t-il une part de vérité dans cette analyse?
C'est difficile de le nier et c'est tout aussi aléatoire de l'affirmer comme une vérité définitive. Si j'explicite cette analyse je dirai ceci: le FLN est en crise parce qu'au sommet du pouvoir ça frotte. De prime abord, je dirai que notre crise ne vient pas de cette situation. La crise a été provoquée par une seule personne qui a fait un rapt du secrétariat général en foulant aux pieds toutes les règles du fonctionnement du parti. J'espère qu'avec son départ la crise sera réglée. Maintenant, s'il y a des gens qui visaient autre chose à travers le soutien à Saâdani et qui voulaient faire du parti un instrument, cette manigance a montré ses limites et surtout sa nuisibilité. Aujourd'hui, il y a crise sur quoi et pourquoi? Ma réponse a aussi du subjectif car je suis à l'intérieur du FLN, je ne peux pas faire l'analyse comme celui qui est indifférent ou hostile au FLN. Vous voulez aborder l'élection présidentielle, d'abord c'est trop tôt pour en parler, ensuite nous avons un président de la République qui est le président de notre parti. Au comité central, il n'y a pas personne qui a des ambitions pour ce poste. On a été en crise, car on n'a pas respecté la légalité, le président a décidé de rectifier le tir et nous sommes en train de réparer les dégâts causés par Saâdani. Maintenant que l'opposition veuille prétendre à la présidence de la République, elle est dans son rôle.


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