Le ministre de l'Energie Pour l'Algérie, comme pour l'ensemble de ses partenaires dans l'Opep et hors Opep, la maîtrise du marché est quasiment une question de vie ou de mort. Il n'y a pas de remise en cause de l'accord d'Alger sur le pétrole. Tout ce qui y a été décidé est en train d'être mis en oeuvre. C'est en substance, ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Energie. Il faut dire que le fléchissement des cours de ces derniers jours a alimenté les plus folles rumeurs sur les intentions des signataires dudit accord et amené les analystes à prévoir une prolongation de la crise. Or, à bien écouter Nourredine Bouterfa, le processus de réduction de la production tel qu'il a été décidé à Alger suit son cours normalement. On apprend, à ce propos, que les quotas de production des pays de l'Opep n'ont fait l'objet d'aucune décision officielle. Celle-ci devrait intervenir lors de la réunion ordinaire de cette organisation prévue le 28 novembre à Vienne. Nous sommes encore à deux semaines du rendez-vous et les experts de l'organisation travaillent à soumettre des propositions qui seraient recevables par l'ensemble des acteurs. Cela pour dire qu'«il n'y a pas de retour sur l'accord d'Alger. Aujourd'hui, nous sommes en application de cet accord. Le comité technique de haut niveau installé suite à la réunion d'Alger est en train d'y travailler, et l'accord d'Alger n'a pas été remis en cause», a clarifié le ministre de l'Energie. Cette déclaration de Bouterfa est importante au moment où le marché chancelle et se voit tirer vers le bas par des déclarations inopportunes de responsables de pays producteurs de pétrole. Mais fondamentalement, l'accord en tant que tel, n'est pas encore en vigueur. La hausse de quelques dollars constatés au lendemain de la réunion d'Alger était une réaction d'anticipation du marché sur la baisse de la production. Or, celle-ci n'interviendrait véritablement qu'en janvier 2017. D'ici là, l'offre est mathématiquement excédentaire. Le vrai challenge est de savoir si les pays signataires de l'accord le respecteraient une fois devenu effectif. Il est vrai que l'équation est très difficile, notamment en raison de conflits idéologiques et d'intérêts géopolitiques contradictoires, mais l'Algérie qui dirige le comité technique dédié à donner forme à l'accord d'Alger, y croit totalement. A ce propos, le ministre a également expliqué que ce comité «a déjà réglé pas mal d'éléments techniques». Signe que l'on se rapproche d'un accord solide, peut être même «historiquement solide», comme l'a été la réunion extraordinaire de l'Opep à Alger. Parmi les aspects susceptibles de faire l'unanimité est l'entrée en application de l'accord avec l'avènement de la nouvelle année 2017, ainsi que sa durée fixée à une année seulement avec une révision au bout de six mois. Une grande flexibilité qui peut être une arme à double tranchant. Mais en tout état de cause, au vu de la fragilité actuelle du marché, aucun pays producteur ne peut s'offrir le luxe d'une vision à moyen terme. Pour l'Algérie, comme pour l'ensemble de ses partenaires dans l'Opep et hors Opep, la maîtrise du marché est quasiment une question de vie ou de mort. Les économies des pays concernés sont en berne et les prévisions à court et moyen terme sont catastrophiques avec un prix du pétrole inférieur à 50 dollars, comme c'est le cas présentement. L'objectif du cartel pétrolier et de la Russie est de ramener les cours à 60 dollars dans le courant de l'année 2017. Pour l'Algérie, ce niveau de prix est susceptible de garantir une relative stabilité des finances du pays. Le problème c'est que rien n'est moins sûr, disent les experts, dont nombreux estiment que le pétrole de schiste américain continue à constituer un sérieux concurrent à même d'empêcher les cours des hydrocarbures conventionnels de remonter durablement. D'ailleurs, tout le monde s'accorde sur le fait que l'ère du pétrole à 100 dollars est définitivement révolue. Pour l'heure, le défi de l'Algérie est de produire un bon accord techniquement parlant, après la grande victoire politique de septembre. à ce propos, Bouterfa a indiqué que «chaque pays réduira en fonction de son volume de production actuel». Plus facile à dire qu'à faire. Le contrat signé hier avec unE entreprise chinoise 45 milliards de dinars pour la raffinerie de Sidi R'cine La compagnie nationale Sonatrach et le groupe China petroleum Engineering and Construction (Cpecc) ont signé hier, à Alger, un contrat de 45 milliards de dinars pour réaliser les travaux de réhabilitation de la raffinerie de Sidi R'cine à Baraki (Alger). Les documents de l'accord ont été paraphés par le directeur du pôle raffinage de Sonatrach, Tahar Cherif Zerrar, et le directeur général de Cpecc Algérie, Liu Chun Lin, en présence du ministre de l'Energie, Nourredine Bouterfa, du P-dg de Sonatrach, Amine Mazouzi, ainsi que de l'ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu. Le projet de réhabilitation de la raffinerie d'Alger, dont le délai de réalisation a été fixé à 21 mois, devrait permettre, une fois réceptionné, d'augmenter de 35% les capacités de raffinage de cette unité.