La dissolution des assemblées locales de Kabylie en application de la sixième incidence du mouvement citoyen continue à susciter de vives réactions parmi les élus et sympathisants des partis concernés. La sortie de M.Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du FLN faisant état de la promulgation prochaine d'un décret présidentiel mettant fin aux mandats des élus locaux de Kabylie reste à l'origine de ce branle-bas de combat constaté ce week-end sur la scène politique à Béjaïa. Celle-ci a été, en effet, rythmée par des réunions et actions de riposte allant dans le sens du rejet de cette volonté affichée par les pouvoirs publics. Jeudi, quelques centaines de personnes ont pris part au rassemblement initié par la coordination des citoyens d'Ath M'likèche et de Tazmalt pour la dignité et la défense de la volonté populaire à Tazmalt. Le porte-parole de cette coordination, M.Azradj Amrane, déclarait, «nous sommes ici pour marquer notre refus au départ des élus pour lesquels nous avons voté le 10 octobre 2002» en lançant un défi aux archs dialoguistes de «rassembler autant de personnes pour exiger leur départ». Tout en soutenant «la dissolution de toutes les assemblées», notre interlocuteur soulignera que «si le pouvoir cherche l'intérêt de la région, qu'il sache que celle-ci a plutôt besoin de projets». Par ailleurs, une lettre ouverte adressée au président de la République a été distribuée aux présents comme il a été désigné une délégation de 20 personnes pour remettre le même document au chef de daïra et au commandement de la Gendarmerie nationale, canaux choisis pour acheminer le document au premier magistrat du pays. Dans cette lettre ouverte, les protestataires demandent au président «de mettre un terme au processus de déstabilisation de la Kabylie et de dislocation de notre chère Algérie» ceci en «rejetant le décret portant dissolution de nos APC qui ne peut qu'avoir des conséquences très graves pour la région et le pays». Hier, c'était au tour des élus, des responsables de sections communales du FFS de tenir un conclave à El Kseur pour justement marquer ce refus, mais aussi pour tracer une stratégie de riposte à même de mettre en échec la décision de dissolution. Les conclavistes du FFS, visiblement déçus par la tournure prise par les événements, poursuivaient toujours à l'heure où nous mettons sous presse, leurs travaux à huis clos. Les élus de l'autre parti concerné par la révocation, en l'occurrence le FLN, se sont regroupés à la mouhafadha de Béjaïa pour marquer eux aussi le refus du retrait. Par ailleurs la coordination interwilayas antidialoguistes était en conclave au centre culturel Mouloud-Feraoun à El Kseur. Les sept wilayas présentes ont convenu de se recueillir aujourd'hui sur la tombe de Krim Belkacem et d'organiser des marches synchronisées le 20 avril prochain dans les chefs-lieux de wilayas. Ils n'ont par ailleurs pas manquer de s'exprimer sur la dissolution des assemblées élues qu'ils préfèrent plutôt nationale.