La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a joué «un rôle considérable» dans le scandale de corruption à l'origine d'importantes manifestations pour exiger sa démission, a annoncé le parquet de Séoul lors d'une présentation des résultats provisoires de l'enquête en cours. «Sur la foi des indices rassemblés à ce stade, nous (...) estimons que la présidente a joué un rôle considérable de collaboration dans les nombreux chefs d'accusation impliquant les (trois) personnes», a déclaré à la presse le chef des enquêteurs Lee Young-Ryeol, en référence à Mme Choi et à deux ex-conseillers de la présidente. Mme Choi, 60 ans, est accusée d'avoir usé de son influence sur Mme Park pour contraindre des groupes industriels à verser des fonds à des fondations douteuses, sommes qu'elle est accusée d'avoir détourné à des fins personnelles. Cette éminence grise, qui n'avait aucun poste officiel dans l'administration sud-coréenne, a été arrêtée début novembre, quelques jours avant deux conseillers de la présidente, Ahn Jong-beom et Jeong Ho-Seong. L'affaire a fait plonger la cote de popularité de la présidente, à un an de la fin de son mandat. Selon la Constitution sud-coréenne, un chef de l'Etat en exercice ne peut pas faire l'objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison. La présidente a cependant pris un avocat pour entrer en contact avec les enquêteurs afin d'étudier la faisabilité d'une audition, ce qui serait une première pour un chef d'Etat sud-coréen. En attendant, cette affaire a entraîné les plus importantes manifestations en Corée du Sud depuis 1980 pour exiger la démission de Mme Park. Des dizaines de milliers de personnes ont encore défilé samedi à Séoul, pour la quatrième semaine consécutive. Les manifestants étaient 450 000, selon les organisateurs, à défiler en scandant «Park Geun-Hye démission!», tandis que la police parlait de 155.000.