Le déficit commercial est de près de 16 milliards de dollars sur les 10 premiers mois de l'année. Selon le dernier rapport des douanes, l'Algérie semble aller vers une allocation ciblée des ressources financières et une rationalisation des dépenses afin de faire face à une situation inédite marquée par une baisse des prix du cours du pétrole. Cette sage tendance est d'ailleurs préconisée par les experts. Ce constat est livré dans un contexte qui fait ressortir un déficit commercial national qui a atteint 15,8 milliards de dollars (mds usd) sur les dix premiers mois de 2016, contre un déficit de 13,7 mds usd à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 14,75%, indiquent les Douanes. Les exportations ont ainsi reculé à 22,74 mds usd durant les dix premiers mois de l'année en cours contre 29,7 mds usd sur la même période de l'année précédente, soit un recul de près de 7 mds usd (-23,44%), selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). C'est au volet importations que l'on pressent la volonté d'éviter tout impact négatif dû à la baisse des cours de l'or noir. Bien que réduites à un rythme moindre que celui des exportations, les importations rendent compte d'une ébauche de la rationalisation des dépenses. Elles s'établissent à 38,54 mds usd contre 43,46 mds usd durant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de près de 4,93 mds usd (-11,34%). Ceci au moment où les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 59% durant les 10 premiers mois de 2016 contre 68% à la même période de l'année écoulée. Le rapport signale que les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,75% du total des exportations, ont chuté à 21,32 mds usd contre 28,08 mds usd, en baisse de 6,76 mds usd (-24,07%). Ce qui atteste de la situation énergétique actuelle. Dans le sillage des chiffres communiqués, les exportations hors hydrocarbures ont enregistré un repli à 1,4 milliard usd contre 1,6 milliard usd (-12,5%). Ces exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits avec 1,05 milliard usd (contre 1,3 milliard usd), des biens alimentaires avec 244 millions usd (contre 207 millions usd), des produits bruts avec 70 millions usd (contre 86 millions usd), des biens d'équipements industriels avec 42 millions usd (contre 15 millions usd) et des biens de consommation non alimentaires avec 13 millions usd (contre 9 millions usd). Pour ce qui est des importations, tous les groupes de produits ont connu une baisse entre début janvier et fin octobre de l'année en cours. Les importations des produits alimentaires ont ainsi reculé à 6,82 mds usd contre 7,79 mds usd (baisse de 972 millions usd), les biens d'équipement industriels à 12,3 mds usd contre 14,46 mds usd (baisse de 2,16 mds usd), les biens d'équipement agricoles à 400 millions usd contre 568 millions usd (baisse de 168 millions usd), les demi-produits à 9,46 mds usd contre 10 mds usd (baisse de 542 millions usd), les produits bruts à 1,27 md usd contre 1,3 md usd (baisse de 21 millions usd) et les biens de consommation non alimentaires à 6,64 mds usd contre 7,2 mds usd (baisse de 566 millions usd). A priori, et au vu des données recueillies, l'Algérie semble avoir bien intégré la nécessaire recommandation émise par les spécialistes de la chose économique, laquelle consiste à prévoir une baisse sensible du budget d'équipement. Sur les 38,54 mds usd d'importations enregistrées, un montant de 22,6 mds usd a été payé par cash (58,7% des importations), soit un recul de 12,16% des règlements par cash par rapport à la même période de 2015. Les lignes de crédit ont financé les importations à hauteur de 37,52% pour un montant de 14,4 milliards de dollars, soit une baisse de 11,44%, tandis que les comptes en devises propres ont financé à hauteur de 3 millions de dollars, soit une baisse de 83,33%. Le reste des importations a été financé par le recours à d'autres moyens de paiement à hauteur de 1,44 milliard de dollars, soit une hausse de 6,6%. Les cinq premiers clients de l'Algérie, au cours des dix premiers mois 2016, ont été l'Italie avec 4,04 milliards de dollars, avec près de 18% des exportations globales algériennes durant cette période, suivie de l'Espagne avec 3 milliards de dollars soit13,2%, de la France avec 2,6 milliards de dollars, soit11,6%, des Etats-Unis avec 2,08 milliards de dollars, soit 9,16% et du Canada avec 1,14 milliard de dollars, soit 5,03%. Quant aux principaux fournisseurs de l'Algérie, la Chine est restée en tête avec 6,86 milliards de dollars, soit 17,81% des importations globales algériennes entre janvier et octobre, suivie de la France avec 4 milliards de dollars, soit 10,4%, de l'Italie avec 3,9 milliards de dollars, soit 10,22%, de l'Espagne avec 3 milliards de dollars, soit 7,8% et de l'Allemagne avec 2,3 milliards de dollars, soit 6,04%.