Les investigations se sont soldées par des interpellations et des mises en examen Ils se faisaient passer pour des membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption. Les éléments de la brigade de recherche et d'investigation, relevant du groupement de la Gendarmerie nationale ont démantelé un réseau national d'espionnage, apprend-on de source judiciaire. Le pot aux roses a été découvert suite à l'arrestation de trois individus, accusés d'usurpation d'identité, escroquerie, faux et usage de faux et falsification de visas, ainsi que l'imitation des sceaux des ministères, dont la griffe du Premier ministre Abdelmalek Sellal, et espionnage pour le compte de parties étrangères, a rapporté la même source. Sont impliqués dans cette affaire, un greffier en chef du tribunal d'Oum El Bouaghi, en retraite qui se faisait passer pour le secrétaire général de la Commission nationale de lutte contre la corruption, un patriote AA. A et AA.K, son fils spécialisé dans la programmation informatique. Arrêtés sur la base d'informations faisant état du statut auquel s'identifient les prévenus dans la wilaya, les trois mis en cause ont, lors de l'interrogatoire, fait de graves, voire d'importantes révélations. Ces dernières faisaient état de la présence d'un réseau versé en espionnage. Les mis en cause ont avoué travailler pour le compte de parties étrangères. Un point sur lequel et pour les besoins de l'enquête aucun autre détail n'a été dévoilé. Les précisions fournies par nos sources font état de ramifications de ce réseau dans plusieurs wilayas de l'Est du pays dont Annaba, Guelma, Souk Ahras, Constantine et Bordj Bou Arréridj et Alger. Une extension de compétence vient d'être accordée par le magistrat instructeur de la circonscription territorialement compétente, aux enquêteurs en charge du dossier aux fins de remonter au chef du réseau et toute sa composante à travers sept wilayas de l'est du pays, où 20 personnes ont été interpellées, dont M.B un patriote en retraite de Kasr Esbihi et un agent exerçant la même fonction. Les éléments de l'enquête ont conclu à l'implication des prévenus dans le faux et usage de faux, la falsification de sceaux des ministères, dont celui du Premier ministre. Un sceau servant à viser des ordres de missions valables à l'étranger. Les autres sont accusés de faux et usage de faux de visas de pays étrangers, dont les preuves ont été constatées sur les passeports de quelques-uns, avec des déplacements en Espagne, Dubaï et la France. Les prévenus ont effectué plusieurs déplacements dans ces pays. Ces derniers que des parties hors du pays, non encore identifiées, se sont chargées des invitations envoyées aux présumés membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption. Les missions, les déplacements et les frais de mission sont pris en charge par ces parties étrangères, a noté la même source. Cette dernière a révélé que quatre membres présumés de cette Commission nationale de lutte contre la corruption, dont une femme en fuite, se sont rendus à l'Opgi, à la commission des marchés, où une fonctionnaire, proche du présumé SG de ladite commission, après que chacun des usurpateurs eut exhibé son ordre de mission, faxé et signé par le Premier ministre lui demandant de leur monter les dossiers de tous les marchés traités par l'Opgi. La fonctionnaire qui n'a pas pris en compte le lien avec le prétendu SG de la commission, et en l'absence du directeur de l'Opgi, a orienté les quatre «faux inspecteurs», vers le secrétariat de cette direction. Pour donner plus de poids à leur opération d'usurpation, le SG et ses complices ont déclaré au secrétariat que le siège de la commission se situe à Souk Ahras. Mêmes propos et même attitude, les pseudo-inspecteurs munis de faux ordres de missions, se sont rendus à l'hôpital Ibn Sina où ils sont parvenus à compulser tous les dossiers internes de l'hôpital. Le périple de la fausse délégation d'inspection, ou plutôt d'espionnage a été confronté à la vigilance du responsable de la direction de tourisme, où ils se sont rendus au motif d'inspecter les dossiers de cette institution. En dépit de leur identité déclinée par de fausses cartes professionnelles et de faux ordres de mission, le directeur du tourisme a découvert qu'il s'agissant d'une fausse délégation, après consultation du wali. Mis au parfum, le procureur général a aussitôt pris une des dispositions nécessaires dans ce cas de figure. Une information judiciaire est aussitôt ouverte, et les investigations se sont soldées par des interpellations et des mises en examen, les quatre usurpateurs tout autant que les autres membres du réseau, au total 20 sont accusés d'espionnage, trouble à l'ordre public, atteinte à la souveraineté nationale, escroquerie, faux et usage de faux et usurpation d'identité. Présenter par-devant le magistrat instructeur près le tribunal d'Oum El Bouaghi, les mis en cause dans cette affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets ont été placés sous mandat de dépôt. A suivre.