La baisse des prix du pétrole qui affecte l'économie mondiale doit être stoppée «Le gouvernement algérien a proposé une baisse de la production totale de l'Opep de 1,1 million de barils par jour», a déclaré Nourredine Bouterfa. C'est la dernière ligne droite. Le ministre de l'Energie qui est par monts et par vaux pour ramener à plus de raison les rares voix récalcitrantes qui risquent de faire capoter l'accord historique d'Alger affine et met sur le tapis la proposition algérienne. L'Algérie propose à l'Opep de réduire sa production de 1,1 million de b/j. «Le gouvernement algérien a proposé une baisse de la production totale de l'Opep de 1,1 million de barils par jour», a déclaré le ministre algérien de l'Energie à l'issue de ses discussions, samedi à Téhéran, avec son homologue iranien, Bijan Zanganeh. «M.Bouterfa a également proposé que les pays producteurs non membres de l'Opep baissent leur production de 600.000 barils/jour», a rapporté hier l'agence Shana du ministère iranien du Pétrole. Bouterfa sort l'artillerie lourde. Il faut mettre fin à la saignée. «La baisse des prix du pétrole qui affecte l'économie mondiale doit être stoppée», a déclaré l'ancien P-DG de Sonelgaz. La réunion de l'Opep qui se tiendra le 30 novembre à Vienne s'apparente à une réunion de la dernière chance. Une dernière cartouche qui ne doit pas rater sa cible. L'Algérie n'a pas rechigné à la besogne. Et c'est tout à fait légitimement qu'elle espère un juste retour des choses. L'enjeu est de taille. Les pays producteurs de pétrole dont l'Algérie jouent gros. Leurs économies sont mises à mal par la dégringolade des cours de l'or noir. Elles ne peuvent plus supporter davantage le niveau actuel du baril. «Nous espérons que cette prochaine réunion sauvera le marché pétrolier de la crise actuelle», a souligné le successeur de Salah Khebri qui a ajouté que «si un accord était trouvé à Vienne (le 30 novembre Ndlr), le prix du baril pourrait remonter à 60 dollars d'ici la fin de l'année contre moins de 50 actuellement», selon l'agence Shana. Alger et Téhéran sont déterminés à le faire aboutir. Une course contre la montre dont elles comptent sortir triomphantes. «Dans le court intervalle restant avant la réunion de l'Opep, l'Iran et l'Algérie vont continuer à coopérer en vue d'un accord entre ses membres», affirme Nourredine Bouterfa. «L'évolution actuelle des choses indique que l'Opep peut parvenir à un accord durable concernant sa production et la gestion du marché», a fait remarquer, de son côté, le ministre iranien du Pétrole Bijan Zanganeh. Il n'y a pas que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui mon-trent qu'ils sont décidés à serrer les rangs. L'accord d'Alger fait aussi l'unanimité au sein de l'Association des producteurs africains de pétrole qui compte pas moins de 18 membres dont de gros producteurs (Nigeria, Angola...). «L'Appa marque son soutien à l'accord d'Alger et s'associe aux efforts de stabilisation des marchés pétroliers des pays membres de l'Opep», a affirmé son président en exercice, Adama Toungara, ministre du Pétrole et de l'Energie de la Côte d'Ivoire dans une correspondance adressée au ministre de l'énergie, Nourredine Bouterfa. Les pays membres de l'Appa ont manifesté leur «appui au processus engagé par l'Opep visant à faire face à la baisse des prix du pétrole et soutiennent tout effort des pays mem-bres de l'Opep dans ce processus de stabilisation des prix dans les marchés pétroliers» dans un communiqué qui a sanctionné la 52ème réunion ordinaire du comité des experts de l'Appa tenue à Cotonou du 10 au 13 octobre 2016. Toutes les brèches sont colmatées. Tout indique que l'on se dirige vers une décision qui doit produire une onde de choc qui secouera le marché pétrolier. Le compte à rebours a commencé. Dès aujourd'hui on connaîtra dans quel sens le baril aura décidé de rouler...