L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) veut un cours du pétrole compris entre 50 et 60 dollars le baril, a affirmé avant-hier à Téhéran le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, cité par l'agence officielle iranienne IRNA. «Les pays membres de l'Opep exigent des prix du pétrole se situant entre 50 à 60 dollars et les prix de 50 dollars par baril ne sont pas acceptables», a précisé le ministre algérien, à l'issue d'une rencontre avec son homologue iranien, Bijan Zanganeh. Les discussions ont porté sur la prochaine réunion informelle de l'Opep, fin septembre à Alger. «Le principal sujet de notre discussion a été le marché du pétrole et de sa situation», a-t-il ajouté. «Nous allons continuer nos discussions et nos efforts pour parvenir à un accord final sur les prix avec les membres de l'Opep. Et cela va être à l'ordre du jour de la prochaine réunion de l'Opep», a fait savoir Noureddine Bouterfa. Une réunion informelle entre les 14 membres de l'Organisation et des pays non membres, dont la Russie, doit se tenir en marge du Forum international sur l'énergie, du 26 au 28 septembre à Alger. Troisième producteur de l'Opep, l'Iran est appelé à jouer «un rôle central», selon les propos de Bouterfa, ajoutant s'attendre à des résultats positifs. Un responsable gouvernemental iranien, cité par l'agence de presse du ministère du Pétrole, Shana, a affirmé, quant à lui, que l'Iran sera prêt à soutenir toute initiative visant à rééquilibrer le marché mondial du pétrole dès lors qu'il aura récupéré la part de marché qu'il possédait avant l'imposition de sanctions internationales à son encontre. Réunis hier à Hangzhou en marge du G20, le président russe Vladimir Poutine et le vice-prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed Bin Salmane, ont prôné une coopération renforcée, notamment dans le domaine pétrolier, entre leurs deux pays les plus gros producteurs d'or noir. «Nous estimons que sans l'Arabie Saoudite, on ne peut régler aucun problème important dans la région, et pour nous, c'est très important de maintenir un dialogue permanent avec vous», a souligné Vladimir Poutine. De son côté, Mohammed Bin Salmane a relevé que «sans participation de la Russie et de l'Arabie Saoudite, on ne peut avoir de politique stable dans le domaine pétrolier». Vendredi dernier, le président russe avait même jugé qu'un accord entre les pays producteurs de pétrole pour geler le niveau de leur offre et soutenir ainsi les prix serait «une bonne décision», appelant à un «compromis» entre les pays producteurs. Les précédents efforts pour parvenir à un gel des niveaux de production entre pays membres et non membres de l'Opep avaient échoué, en avril, en raison des divergences au sein de l'Organisation. L'Arabie Saoudite, chef de file de fait de l'OPEP en raison de son poids sur le marché mondial, souhaitait que l'Iran participe à un tel gel, mais Téhéran demandait à revenir d'abord à son niveau de production d'avant les sanctions liées au dossier nucléaire.