Les occupants des bidonvilles ont été sommés de quitter les lieux L'administration n'a en ce sens affiché aucune intransigeance en faisant vider les lieux squattés par plusieurs dizaines de familles venues de plusieurs parties de l'Ouest. C'est le branle-bas de combat. Les responsables de plusieurs localités composant El Bahia, se préparant pour les Jeux méditerranéens de 2021, sont sur le qui-vive permanent ces derniers jours. Dans le tas, ils activent et s'agitent en vue de donner la meilleure image d'un cadre de vie meilleur que celui connu. Dans le sillage de plusieurs opérations programmes concoctées au titre de la lutte contre la dégénérescence de la deuxième capitale du pays, le ton est donné concernant la «débidonvilisation» de la ville. En ce sens, l'on annonce vaniteusement la démolition d'une centaine de constructions illicitement dressées sur des terres appartenant à l'Etat dans la commune de Benfreha, localité située dans l'est de la wilaya d'Oran. Bien avant de se lancer dans une telle action non moins radicale, les occupants des taudis ont, semble-t-il, été saisis «respectueusement», une manière d'éviter le syndrome brésilien lorsque le pays de la samba se préparait pour la Coupe du monde de 2014. «Nous sommes fin prêts pour entamer les premières démarches rentrant dans le cadre de la mise à plat desdits bidonvilles», a-t-on indiqué au niveau de la commune de Benfreha. Le passage des bulldozers-démolisseurs est donc incontestable, les occupants des bidonvilles seront mis devant le fait accompli en recevant des mises en demeure les sommant de quitter les lieux. Les concernés, devant quitter les lieux, sont donc appelés à se préparer d'ores et déjà à les évacuer dans un délai ne dépassant pas la date qui sera fixée d'un commun accord par toutes les entités en relation avec une telle problématique. L'administration n'a en ce sens affiché aucune intransigeance en faisant vider les lieux squattés par plusieurs dizaines de familles dont la majorité risque de se retrouver dans la rue une fois chassée. D'ailleurs, des arrêtés de démolition ont été établis. Leur exécution est en attente du feu vert des responsables hiérarchiques. Localement, notamment chez les responsables de la municipalité concernée en premier lieu par une telle opération, l'on se conforme au refrain local faisant état de «la récupération d'un important foncier devant abriter des projets d'utilité publique». Rien de cela n'a été concrétisé. La mise à plat de la clochardisation des villes a été décidée par le pouvoir central tandis que ses relais locaux ne font que suivre en mettant en application des mesures rentrant dans le cadre de la remise de l'ordre dans des villes abandonnées à leur triste sort avant que d'importants terrains vierges ne fassent l'objet de squats. Dans le tas, la commune de Benfreha n'est pas en reste. Des terres fertiles ainsi que d'autre urbanisables ont, à la faveur du relâchement des responsables locaux, été envahies par des énergumènes dressant des tas de taules avant de les occuper. Plus d'un d'entre ceux-là expliquent leur acte par la lancinante question du logement. Le consensus est commun chez la majeure partie de ces squatteurs, le chantage à observer sur l'administration est souvent payant. Nombreux sont ceux qui croient dur comme fer que dresser un bidonville sur un terrain d'Etat est synonyme d'un logement à bénéficier dans le cadre des opérations de relogement lancées par le ministère de l'Habitat. D'ailleurs, les dernières de celles-ci ont donné l'appétit à plus d'un. Le résultat n'a pas tardé à donner ses fruits: certaines habitations illicites ont, en un laps de temps record, explosé. Au fil des années, la façade principale, l'entrée principale très précisément, de ladite commune a été dénaturée vu la généralisation des bidonvilles. Son tissu urbain est aujourd'hui difficile à réparer ni encore moins à reconfigurer tellement le mal est immense. Au jour d'aujourd'hui, la problématique prend de nouvelles tournures aux incidences souvent fâcheuses: chasser ces indus occupants est, pour eux, synonyme d'une incompréhension des choses. Les récalcitrants crient souvent à l'abandon, au mépris et à la hogra. Rien n'indique le contraire. Une telle perception insidieuse de la situation est consommée par l'administration locale n'hésitant pas à faire appel à la force publique à chacune des démolitions à opérer. C'est le cas constaté tout récemment lors de la démolition d'une vingtaine de constructions illicites, nouvellement érigées, menée à Haï «El Wiam» dans la commune de Misserghine, localité située dans la partie ouest de la wilaya d'Oran. Il a fallu la présence des éléments de la Gendarmerie nationale pour pouvoir évacuer les lieux indûment occupés.