Ouyahia recevant la délégation d'El Islah Une délégation des responsables de cette formation islamiste, menée par le secrétaire général, s'est invitée hier au siège du RND à Ben Aknoun. Après le président du MSP, Abderrezak Makri, c'était hier le tour de Filali Ghouini du parti El Islah de se rapprocher d'Ahmed Ouyahia pour faire son offre de dialogue. Une délégation des responsables de cette formation islamiste, menée par le secrétaire général s'est invitée hier au siège du RND à Ben Aknoun où elle a été reçue par les responsables du RND, dont Ahmed Ouyahia. L'echec de reconduire l'Alliance de l'Algérie verte a fait tomber les partis islamistes dans l'escarcelle des partis au pouvoir. Contacté hier, Filali Ghouini a indiqué que cette rencontre «ordinaire» avec le patron du RND, a porté sur la situation politique générale prévalant dans le pays, en niant que les deux responsables ont abordé la question des législatives. Cependant, sur son site officiel, le RND indique que «cette rencontre bilatérale tenue en présence des dirigeants des deux partis s'est articulée autour de la situation politique prévalent dans le pays, dont les prochaines législatives». «Les deux parties ont convenu de poursuivre et d'approfondir ce genre de rencontres de dialogue bilatérales pour rapprocher les points de vue au service de l'Algérie», peut-on lire également. Pour justifier son initiative, le chef contesté d'El Islah affirme que «des rencontres de consultations similaires ont été tenues avec d'autres partis à l'image du mouvement El-Bina, Ennahda et d'autres rencontres de ce genre sont également programmées», sachant que l'Alliance de l'Algérie verte(AAV) ne sera pas reconduite, vu «l'atermoiement à ce sujet des madjlis echoura des formations la composant», selon Filali Ghouini, El Islah préfère se rapprocher des partis proches du pouvoir comme le RND. Toutefois, d'après Ghouini, «sa formation attend d'abord de voir se compléter la cartographie électorale, à savoir qui boycottera et qui prendra part aux législatives, pour se lancer dans les tractations en vue d'alliances électorales». A titre de rappel, cette formation islamiste fait également partie du Pôle des forces du changement, coordonné par Ali Benflis. Pour rappel, Filali Ghouini avait déclaré que la participation d'El Islah aux législatives constitue «une occasion pour resserrer les rangs et renforcer le front interne du parti pour faire face aux défis». Ce parti, secoué par une crise interne durant l'été dernier est un partenaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) avec Ennahda et le MSP. Créé par Abdellah Djaballah sur les ruines du mouvement Ennahdha, d'où il a été chassé en 1999, le mouvement El Islah a été affaibli depuis le départ de son fondateur et chef historique. Pour tenter de maintenir une certaine cohésion, cette formation islamiste change de secrétaire général chaque année. Mais l'ancien député de Annaba a toujours manoeuvré dans l'ombre pour garder la haute main sur le parti, ce qu'il vient de démontrer une nouvelle fois. Un groupe de redresseurs s'est emparé du parti en 2009. Ensuite, le parti s'est scindé en plusieurs groupes. Il a réussi à présenter un candidat, en la personne de Djahid Younsi, à la présidentielle de 2009. L'influence de ce dernier, qui fut pendant longtemps le bras droit de Djaballah, n'a jamais reculé. Ce dernier avait cédé son poste de secrétaire général à Djamel Benabdesselam qui le gardera pendant deux ans. Il en démissionnera en juin. Exclu du parti, il crée un nouveau parti. On a vu défiler à la tête du parti, Akkouchi puis Filali Ghouini.